Centrex : Nerim y croit et mobilise ses intégrateurs
Le centrex est en France un vieux sujet mais un marché qui n'a jamais vraiment décollé, selon le cabinet Scholé. Un énorme décalage existe entre les discours des fournisseurs et la réalité du marché.
L'opérateur Nerim propose désormais à ses 450 partenaires revendeurs et intégrateurs son offre Centrex mais en marque blanche. «Ils pourront ainsi approcher des clients locaux et finement personnaliser le service en fonction de leurs besoins spécifiques, nous explique Xavier Grossetête, directeur commercial chez Nerim. Environ 10% d'entre eux sont volontaires et nous avons commencé avec quelques bêta-testeurs».
Leurs services s'appuieront sur la plate-forme technique de Nerim, mais ce sont eux qui prendront en charge l'installation et la configuration chez le client. C'est le cas de l'intégrateur informatique parisien Sector. « Nous voulons devenir un guichet unique pour nos clients, tant pour l'informatique que la téléphonique, sans cacher nos liens avec Nerim, ce qui crédibilisera d'autant notre offre, déclare Michael Krumpe, le gérant de Sector. Mais intégrer directement la téléphonie à nos prestations suppose un gros effort de formation de notre part pour répondre aux attentes de nos clients. Nous avons d'ailleurs l'intention d'élargir dans le futur l'offre téléphonique aux communications unifiées.»
Hébergement, collaboratif, conseil
Pour en arriver là, Nerim a ajouté à son métier historique de FAI et de fournisseur de connectivité (ADSL, SDSL, FO....), une offre de téléphonie d'entreprise en mode IP Centrex, avec de la VoIP, le SIP Trunking, la convergence fixe-mobiles... Il s'est également diversifié dans l'hébergement et le cloud computing. En juillet dernier, il s'est renforcé dans ce secteur en acquérant la société Boost. Cette opération lui a permis d'enrichir sa gamme d'outils de productivité (espace travail collaboratif orienté réseau social d'entreprise, stockage en ligne, transfert de fichiers volumineux, développements de sites de e-commerce, messagerie collaborative.....). Enfin, le cinquième métier est consacré aux services (conseil et accompagnement, développement d'applications SaaS, infogérence....). «Notre objectif est d'équilibrer nos activités connexion et téléphonie, soit de l'ordre de 40% pour chacune, les autres se partageant les 20% restants », annonce Xavier Grossetête.
Le concept de Centrex remonte à plus de trente ans, à l'époque de la téléphonie analogique. Ses promoteurs faisaient déjà, sans le savoir, ce que l'on appelle ajourd'hui le SaaS. Mais le Centrex n'a jamais vraiment décollé en France, à la différence des pays anglo-saxons. « Même l'arrivée de la VoIP ne lui a pas donné le coup de fouet attendu, rappelle Nicolas Amestoy, directeur du cabinet Scholé. Pourtant, les opérateurs classiques redoutaient que cette nouvelle forme de téléphonie externalisée ne s'empare de 20% du marché. Aujourd'hui, elle reste stable à 4 ou 5%.»
En fait, selon Nicolas Amestoy, il y a un énorme décalage entre les discours des fournisseurs et la réalité du marché. Certes, les nouvelles technologies gagnent du terrain, mais très lentement, bien que le mouvement s'accélère ces trois dernières années. « Seuls les grands comptes disposent des compétences internes suffisantes pour apprécier ce qu'elles vont leur apporter. Les autres entreprises sont perdues dans le maquis des offres. Par exemple, il ne faut perdre de vue que 43% des entreprises utilisent un PBX et 50% des ventes portent encore sur des PBX traditionnels. » Finalement, un potentiel énorme pour le Centrex, à condition de convaincre les petites entreprises.