Cebit 2008 : PME françaises et informatique verte en vedette

le 04/03/2008, par Vincent Delfau, Infrastructure, 1316 mots

Année de la France oblige, le Cebit 2008 accueille plus d'entreprises tricolores qu'à l'habitude, grâce à l'aide d'Ubifrance et des centres de compétitivité. Autre tendance du salon : l'informatique verte. Mais on est encore loin de vrais produits verts selon Greenpeace, également présent.

Cebit 2008 : PME françaises et informatique verte en vedette

Nicolas Sarkozy s'en était félicité hier soir, dans son discours inaugural : environ 150 entreprises françaises sont présentes à Hanovre et illustrent le partenariat noué entre le Cebit et l'Hexagone. Parmi les sociétés à avoir fait le déplacement, neuf pôles de compétitivité et de compétences ont profité des services et des conseils d'Ubifrance, l'organisme chargé d'épauler les entreprises françaises à se développer à l'international. « La collaboration franco-allemande sur le Cebit, la présence de Sarkozy, l'année de la France... tout cela est la conséquence d'une volonté des entreprises françaises de travailler avec le pays voisin, explique Claude Courivaud, de la mission économique de Düsseldorf et membre d'Ubifrance. Humer les tendances du moment Qu'elles éditent des solutions de gestion, des outils collaboratifs ou des logiciels pour le monde de la mode, les entreprises françaises présentes semblent ravies du voyage. D'abord parce qu'elles participent à l'un des principaux rassemblements des technologies de l'information au monde, s'offrant ainsi une visibilité sans précédent et la possibilité d'humer les tendances du moment. « Nous entamons notre expansion européenne. Nous ouvrons un bureau à Londres et nous jugeons le spectre du marché allemand intéressant, confie Laurent Pantanacce, de blueKiwi, un éditeur d'outils Web 2.0 pour les entreprises. Installé dans le Limousin, il a profité du soutien du pôle d'excellence e-design, et indirectement d'Ubifrance, afin de se rendre à Hanovre. Tout comme son voisin sur le salon, Pierre Peyramaure, venu promouvoir Clipbooster, une application qui expédie de larges fichiers par courriel. Celui-ci n'espère cependant pas vendre sa solution, mais plutôt « prendre la température, voir comment les gens réagissent, repartir d'ici en sachant que des personnes connaissent [son] produit : Les PME/TPE ont besoin d'être sur des salons comme le Cebit ». Dans les deux cas, ces jeunes entreprises ont été aidées par le pôle de compétences de leur région, qui a pris en charge le coût de la location des stands. 12 m² sans fioriture contre 5 500€ L'appui logistique et financier d'UbiFrance et de ses partenaires aux PME est l'autre raison pour laquelle le Cebit 2008 compte plus d'exposants français que les éditions précédentes. Si la vitrine est belle, l'addition est en effet salée : « Les petites entreprises n'ont pas les moyens de mettre 2000 € pour un bout de table, indique Pierre Peyramaure. A titre d'exemple, un stand de 12 m², dans une configuration standard, sans fioriture ni élément de décoration ostentatoire, revient environ à 5500 € pour la durée du salon. « Ubifrance a cherché à ramener le prix au mètre carré à un niveau le plus bas possible sans que le taux de subvention global ne soit trop élevé. Surtout, venir au Cebit avec Ubifrance, c'est avoir la certitude d'être bien placé, de constituer une attraction, résume Claude Courivaud. De fait, réunies dans le vaste parallélépipède loué par l'organisme de développement international, les PME jouissent d'une visibilité maximale et sont clairement identifiées comme représentant la France. Une issue heureuse au Cebit Certains en feraient presque des complexes : « Ils se sentent un peu petits en arrivant. Et il y a du déchet, toutes ces entreprises ne vont pas se développer à l'international. In fine, c'est le marché qui décide, relève le délégué à la mission de Düsseldorf. Certaines histoires trouvent pourtant une issue heureuse au Cebit. C'est notamment le cas de Xamance, une entreprise spécialisée dans « la GED intelligente », qui présente un produit « capable de ranger le bazar tout seul », selon les mots de Thomas Henry, le fondateur de la société. Celle-ci était déjà présente l'an passé : « On a montré un prototype et recueilli de nombreux retours positifs alors même qu'on n'avait rien à vendre ». De retour cette année, avec l'outil prêt à être commercialisé, l'essai pourrait être transformé avec déjà « sept ou huit rendez-vous avec des partenaires potentiels » pour distribuer la solution. Autre tendance de fond : l'informatique verte Par ailleurs, on ne peut pas manquer une tendance de fond - et obligée pour les exposants - l'informatique verte. Le « Green IT Village » est l'objet de toutes les attentions et constitue l'incarnation de la tendance du moment. Le village trône majestueusement au coeur du Hall 9, indiqué par une multitude de pancartes disséminées sur toute la superficie du Cebit. Il est l'endroit qu'il ne faut pas manquer. Plus qu'une mode, aux dires des exposants, le vert qu'ils revêtent symbolise leur attachement profond aux questions environnementales. Et n'allez pas leur parler d'opportunisme ni de calcul marketing. « Les entreprises sont vraiment concernées, elles ont une responsabilité sociale, elles veulent changer, assure Kristin Blodgette, qui représente le Climate Savers Computing Initiative, qui regroupe entre autres Lenovo, Dell ou HP, décidés à alléger la consommation énergétique de leurs produits. Une réduction de moitié des besoins énergétiques A quelques mètres de là, Fujitsu Siemens présente un condensé de ses produits verts. Grâce à des modules de mémoire nécessitant une tension de 1,5 V (contre 1,8 V précédemment) et un processeur à faible consommation, son serveur rack RX300 S4 réduit de moitié ses besoins d'énergie comparé à un serveur en rack traditionnel. Le constructeur dévoile en parallèle un écran de 22'' ne consommant rien lorsqu'il est en veille. Un moniteur traditionnel affiche, en revanche, une consommation de 3 à 5 Watts. Plus originale encore est l'initiative de l'Allemand Brach+Roll. Spécialisé dans la climatisation, cet habitant du Green IT Village s'est tourné vers le refroidissement de centres de calculs et a pris le pari de s'attaquer aux seuls racks et non à la pièce dans son ensemble. La solution repose sur la géothermie : les serveurs sont refroidis grâce à la fraîcheur de la terre, que Brach+Roll va chercher en creusant des trous de 80 mètres de profondeur. « Ainsi, nous n'avons plus besoin d'énergie pour refroidir un serveur, hormis pour alimenter la pompe et les ventilateurs, explique Marc Siggelkow, le chef de projet. Malheureusement, cette technologie n'est utilisable que pour des unités de petite taille, consommant jusqu'à 15 Kw. Greenpeace tranche avec les stands du Village Green IT A l'écart du Green IT Village, perdu parmi les fabricants coréens de gadgets pour geeks, on trouve Greenpeace. L'association écologiste aurait apprécié obtenir un emplacement aux côtés des grands noms de l'Informatique réunis dans le Hall 9. Les organisateurs l'ont cependant entendu d'une autre oreille et ont relégué les écolos à l'autre bout du Cebit. Il faut dire que le stand de Greenpeace aurait contrasté avec les tapis verts immaculés et les délicates orchidées déposées dans de fragiles soliflores du Village vert : chez les activistes de la protection de l'environnement trône un volumineux container rempli de déchets électroniques et informatiques : «Nous sommes venus corriger le tir. Nous voulons encourager les entreprises à sortir les substances toxiques de leurs appareils. Elles ne doivent pas se contenter de lancer des produits énergétiquement efficients mais il faut qu'elles améliorent leur processus de production, ou ceux des assembleurs qui travaillent pour elles. Enfin, nous souhaitons faire réfléchir les constructeurs sur la notion de cycle de vie des produits. Il faut endiguer la réduction de la durée de vie du matériel électronique et informatique. On doit réactualiser des concepts obsolètes comme la réparation, penser au recyclage et privilégier la récupération de matière, explique Yannick Vicaire de Greenpeace. Surtout, l'organisation voudrait que les entreprises, qui claironnent toutes leur message écologique, changent de discours. « On préfèrerait que les grands acteurs de l'informatique pensent à verdir leur propre activité avant de se poser en sauveurs du monde ». On est loin de vrais produits verts Demain, Greenpeace présentera un rapport établissant les performances vertes de vingt appareils électroniques. « On a demandé à plusieurs constructeurs de téléphones mobiles, d'ordinateurs et de smartphones de nous fournir leurs produits les plus verts, puis on les a disséqués ». Sans trahir de secret, l'industrie montre des progrès mais « on est encore loin d'avoir entre les mains des produits véritablement verts ».

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