Cebit 2007 : Une édition en perte de vitesse
Le virage grand public opéré il y a quelques années du plus grand salon de l'informatique et de l'électronique en Europe, le Cebit, donne cette année des frissons aux organisateurs. L'édition 2007 de la grande Messe pourrait bien manquer sa cible, et définitivement perdre son identité professionnelle. Effet Comdex ? En jouant la carte de la variété et en proposant de plus de plus de stands réservés au grand public (jeux, gigantesques écrans), le Cebit pourrait se couper de ses exposants de base, historiquement professionnels, qui désormais réfléchissent à deux fois avant de s'inscrire, notent certaines critiques. Pire, le salon pourrait davantage séduire un public de consommateurs lambda, attiré par la multitudes de téléphones portables et de stands multimédia. Privant au passage les entreprises exposantes de leur principal point de rencontre avec leur cible « business ». En se positionnant sur le grand public, le Cebit risque également de rivaliser avec l'IFA de Berlin, autre salon spécialisé dans les produits du marché de l'électronique « Consumer ». « Le retour sur investissement d'une présence au Cebit n'est pas vraiment valable », souligne ainsi Christine Nöstelbacher, directrice marketing d'Open Text, qui a fait le choix de ne pas participer au salon cette année. « Notre cible ne correspond finalement plus avec celle du Cebit », poursuit-elle. Un sentiment partagé par d'autres gros fournisseurs de technologie, pourtant engagés sur le front du grand-public : Motorola et Nokia ont également décidé d'éviter l'édition 2007. S'engageant dans une brèche laissée béante par Dell et HP, qui, eux aussi, ont abandonné la Grand Messe il y a des années. « Le nombre d'emplacements vendus a lui aussi chuté cette année », regrette Kristina Siebert, porte-parole de la Deutsche Messe, société organisatrice de l'événement. 280 000 m² vendus cette année , contre 300 000 m² en 2006. Une perte de vitesse qui se transmet également au nombre de visiteurs pré-enregistrés : « 6 000 sont attendus pour cette édition, contre 6 200 en 2006, et 8 000 en 2001 », note Katharina Siebert. Pour la première fois , les hôtels d'Hanovre n'affichent pas complets plusieurs mois avant l'ouverture du Cebit. Et les réservations de dernière minute sont « un peu difficiles », mais réalisables, commente un responsable de Travel2Fair, qui prend en charge les réservations des visiteurs. Impensable pour une ville dont la population triplait durant la période il y a quelques années. Pour la Deutsche Messe, interrogée par nos confrère d'IDG News Service, « le Cebit n'a rien perdu de sa verve professionnelle et le salon a toujours exposé des produits grand public, qui attirent à la fois les professionnels et les consommateurs lambda ». Et de lancer : « 85 % des participants sont toujours pro ». Quoiqu'il en soit, la Deutsche Messe a décidé de prendre le problème à bras le corps et, dans le cadre d'un plan de restructuration, propose de raccourcir la manifestation de sept à six jours et de fixer son ouverture le mardi au lieu du sacro-saint jeudi. «Quatre jours consécutifs en semaine généralement plus enclin à séduire les entreprises. Le week-end attirant davantage le grand public. »