Cdiscount et Fedex deviennent adeptes de la CMDB
La gestion des configurations est délicate sur des parcs de serveurs importants. Deux sociétés, Cdiscount et Fedex, témoignent de leur mise en place d'une CMDB du même fournisseur et des bénéfices associés.
Les centres informatiques gagnent en complexité. Gérer au mieux leur paramétrage impose le recours à un nouveau dispositif : une base centrale des configurations ou CMDB (Configuration Management Database) qui devient le pivot des actions sur le système d'information, dans le cadre du référentiel ITIL. Une architecture très distribuée chez Cdiscount Cdiscount du groupe Casino, est l'un des premiers sites de commerce électronique en France. Chaque jour, il expédie quelque 20 000 colis en moyenne. Cette société s'est développée rapidement, ce qui se reflète dans son informatique. Elle gère plus de 200 serveurs, répartis dans quatre centres. Deux sont gérés en interne autour de Bordeaux, et les autres sont externalisés chez Neuf Cegetel et Verizon, à Bordeaux et à St-Denis respectivement. « Il y a des VPN dans tous les sens, plaisante Olivier Foing, directeur technique des infrastructures et de la production. Des mises à jour qui devenaient aléatoires L'architecture est en constante évolution. Inconvénient : celle-ci s'est développée jusqu'ici dans l'urgence, sans jamais se donner le temps de la documenter. « Nous n'avions que quelques fichiers par-ci par-là, reconnaît Olivier Foing. Conséquence : les mises à jour devenaient de plus en plus aléatoires. Les déploiements et les délais de reprise ... ... sur incident s'allongeaient. Seuls « ceux qui savent » pouvaient intervenir, remarque le responsable. Les erreurs d'exploitation se multipliaient. Une banale coupure a ainsi duré 4 heures, faute d'avoir pu localiser rapidement le bon disjoncteur. Il était donc temps que Cdiscount se dote d'une gestion centralisée de ses configurations. La CMDB décrit l'installation électrique Il a retenu un outil de CMDB permettant de décrire ses serveurs, le câblage et le réseau (adresses IP et sous-réseaux). « Notre CMDB permet de décrire le câblage et l'alimentation électrique. Elle donne une vision graphique de ce qui se trouve dans chaque rack, argumente Olivier Foing. L'appropriation a nécessité deux jours de formation, en janvier 2008. En février, Cdiscount a ensuite défini la modélisation de ses objets et sa personnalisation : masquage des objets dont il n'avait pas besoin et création de raccourcis vers ses attributs spécifiques. En mars 2008, nouvelle formation de deux jours. De janvier à avril, Cdiscount a déjà pu entrer des fichiers d'inventaire. L'application est en production depuis mai. Enfin un help desk Par la suite, l'e-marchand rentrera ses données de niveaux de service et de ressources humaines pour se doter (enfin) d'un help desk afin de gérer les incidents, puis d'une gestion des actifs et des changements conformément au référentiel Itil. Seule inconnue : il ne sait pas encore comment il va s'y prendre pour s'assurer que toutes les données seront toujours à jour. L'entreprise de messagerie, Fedex, pour la zone Europe (EMEA) a également mis en place une CMDB. Elle remplace deux bases de données développées en interne, l'une pour les serveurs, l'autre pour les applications, mais ... ... non liées entre elles. « Ces bases ne permettaient pas une gestion efficace des incidents. Pour régler des problèmes mineurs, nous devions aller dans le centre informatique et relever le nom des serveurs. Il nous manquait les informations sur les licences, les personnes d'astreinte à contacter, les niveaux de service et les procédures d'escalade à respecter, admet Christophe Manderlier, responsable de la stratégie de Fedex Emea. Grâce à la nouvelle base centrale, ces problèmes ont été résolus. « Elle fournit une information claire au service desk, basé pour moitié en Inde et qui est son premier utilisateur. L'outil est personnalisable. Il donne également une représentation du câblage, de l'alimentation et de l'impact des coupures de disjoncteurs, résume le responsable de la stratégie. Conforme à Sarbanes-Oxley La CMDB décrit aujourd'hui quelque 500 serveurs avec leurs informations de maintenance, 1 500 routeurs Cisco, l'ensemble des scanners et des 140 applications maison. L'objectif est que cette base devienne le socle d'une gestion des changements conforme à la réglementation Sarbanes-Oxley, avec un reporting et une traçabilité. « Nous voulons pouvoir tracer tous les changements, même non critiques, et leurs approbations, souligne Christophe Manderlier. Et à terme, chaque administrateur local sera responsable de ses informations dans la base. Les deux sociétés, CDiscount et Fedex ont retenu la CMDB de l'éditeur N(i)2 d'origine québecoise, qui avait invité ces deux clients à témoigner.
Le trublion de la CMDB
Il existe de nombreux fournisseurs de CMDB sur le marché de l'administration de systèmes informatiques et des applications. L'éditeur N(i)2 est un nouveau venu dans l'hexagone. Il est d'origine québecoise. Il est soutenu par des investisseurs belges et français. Son outil de CMDB proposé est constitué de composants EJB (Enterprise JavaBeans). Il comprend actuellement une vingtaine de modules, et s'adapte à des parcs de 200 à 10 000 serveurs. Selon son éditeur, il localise les disponibilités dans les racks, réconcilie les données, intègre l'auto-découverte, la sécurisation par annuaire LDAP des accès, l'approbation des changements par certificat. Il dispose d'une bibliothèque de configurations (dont celle de l'équilibrage de charge). Il analyse les impacts sur requêtes, automatise les mises à jour et les retours en arrière. La version 4.0 permettra de modéliser les processus métiers.