Carte SIM : Gemalto parie sur le développement de nouveaux services
Avec 3,8 milliards d'abonnés à la téléphonie mobile dans le monde (dont plus d'un milliard de cartes SIM commercialisées par la firme l'an dernier), Gemalto détient une position clé sur ce marché. Un positionnement d'autant plus enviable que la carte SIM est au coeur de la chaîne de valeur de cette industrie.
(Source EuroTMT) Avec 450 opérateurs clients (essentiellement dans l'univers du GSM) ayant recours à la carte SIM pour identifier et gérer leurs abonnés, Gemalto, à l'heure où les opérateurs se positionnent bien au-delà de la simple téléphonie mobile, est incontournable dans leur quête de relais de croissance et dans le déploiement de nouveaux services. La carte SIM est devenue un véritable sésame Il est vrai qu'avec les caractéristiques qui lui sont propres, notamment en termes d'authentification, de sécurité, de portabilité ou de personnalisation, la carte SIM est devenue un véritable sésame en matière de fidélisation des abonnés et d'introduction de nouveaux services (à l'exception de certains réseaux à la norme CDMA, la quasi-totalité des opérateurs cellulaires dans le monde ont recours à la carte SIM, phénomène qui devrait concerner l'ensemble des réseaux lors du passage au LTE). Au-delà de la capacité de stockage des cartes (généralement 128 Ko, voire 256 Ko alors que le Mo pourrait être aisément proposé aux abonnés même si la plupart des opérateurs rechignent), la priorité est bien au développement de nouveaux services. Un domaine dans lequel, à l'exception de la télévision mobile personnelle (TMP), les pays émergents mènent le bal, à l'instar de la messagerie mobile instantanée (directement embarquée dans la carte SIM) en Amérique latine (1,5 million de cartes prépayées intégrant Messenger commercialisées par l'opérateur brésilien Oi depuis octobre 2008) ou du développement du « mobile banking » en Afrique, à l'initiative d'opérateurs comme MTN ou Vodafone. Les opérateurs européens négligent encore les nouveaux services Un « paradoxe » à mettre en perspective avec la distorsion entre le taux de bancarisation de la population et le niveau de pénétration du cellulaire dans ces pays, relève-t-on chez Gemalto. Une explication simple dont découlerait le succès croissant du « mobile banking », essentiellement des applications de micro-paiement, en Afrique où les minutes de communication font souvent figure de monnaie alternative ; alors que les opérateurs européens se focalisent actuellement sur leurs offres d'abondance plutôt que sur l'introduction de nouveaux services au coup par coup, avec des partenariats souvent longs et compliqués à mettre en place, quand ce n'est pas une question de modèle économique (TMP) ou de disponibilité des terminaux (applications sans contact de type NFC). Il n'empêche, le potentiel en terme de développement de nouveaux services, comme le m-ticketing (cartes d'embarquement), le m-transportation (transport publics), les services géo-localisés, éventuellement couplés à des applications de messagerie instantanée, est loin d'être négligeable. Et même s'il lui faudra compter avec les grands acteurs des « réseaux sociaux » qui ont des visées similaires. Un contexte dans lequel Gemalto a, pour la première fois l'an dernier, isolé le chiffre d'affaires (65 millions d'euros) généré dans le déploiement de « nouveaux services » et pris diverses initiatives comme la récente reprise à NXP (ex-Philips Semiconductors) de ses activités services mobiles, mais aussi été retenu par Médiamétrie pour sa solution de mesure d'audience dédiée à la TV sur mobile (solution actuellement en phase d'évaluation par Singapore Telecom).