BT rattrapé par la crise

le 19/05/2009, par EuroTMT, Opérateurs/FAI, 798 mots

L'an dernier encore, BT semblait sorti d'affaire, après s'être recentré sur son marché domestique et avoir mis l'accent sur l'activité services aux entreprises. Mais aujourd'hui, cette stratégie amplifie les effets de la crise. Une situation financière désormais tendue amène l'opérateur à prendre des mesures drastiques.

BT rattrapé par la crise

(Source EuroTMT) Si le bilan d'un dirigeant d'une entreprise devait être dressé à l'issue de l'exercice qui suit son départ, celui de Ben Verwaayen, comme directeur général de BT, serait, pour le moins, médiocre. Ayant quitté l'opérateur britannique en juin 2008 (après sept années), Ben Verwaayen avait la réputation d'avoir sauvé BT et d'en avoir refait l'un des grands opérateurs mondiaux. Mais les comptes de l'exercice clos le 31 mars 2009 donnent l'impression que Ben Verwaayen a laissé à ses successeurs un gros chantier. Rien ne va plus depuis le départ de Ben Verwaayen Depuis son départ, BT avait d'ailleurs multiplié les mauvaises surprises (concernant principalement sa division Global Services), montrant déjà que le bilan n'était pas si reluisant. Un sentiment renforcé par l'annonce d'une perte nette de 976 millions de livres (1,085 milliard d'euros) pour son quatrième trimestre fiscal (le premier trimestre 2009), faisant ainsi plonger les comptes du groupe dans le rouge pour l'ensemble de l'exercice (un déficit de 81 millions de livres). Principale cause de cette perte : la division Global Services qui a contraint le groupe de passer une provision pour dépréciations sur un certain nombre de contrats totalisant 1,3 milliard. Mais cette provision ne peut pas cacher une situation opérationnelle plus que préoccupante. Si, sur l'ensemble de l'exercice, le groupe affiche une progression de 3 % de ses revenus à 21,390 milliards de livres, hors effet de change l'évolution est négative (-2 %). La division Global Services en question L'Ebitda est en recul de 3 % et le résultat avant impôts de 21 %. Surtout, c'est le modèle économique mis en place par Ben Verwaayen qui montre ses limites. Recentré sur son marché domestique dans le fixe et sur les services aux entreprises, BT a pris de plein fouet la crise économique comme le prouvent les comptes du quatrième trimestre : le chiffre d'affaires trimestriel progresse de 1 % (grâce à une hausse de 6 % des revenus de Global Services), mais l'Ebitda est en recul de 14 % et le résultat opérationnel baisse de 31 %. Pourtant, le groupe a serré les cordons de la bourse : à l'issue du quatrième trimestre, BT indique que ses coûts opérationnels ont diminué de 3 % sur un an, grâce à la mise en oeuvre d'un premier plan de restructurations. BT a ainsi supprimé 15 000 emplois (directs et indirects). Le groupe freine aussi sur les investissements : ils sont en repli de 6 % à 3,1 milliards de livres. Comme le groupe annonce une baisse de ses revenus comprise entre 4 et 5 % cette année, la restructuration du groupe va se poursuivre : 15 000 nouvelles suppressions d'emplois sont programmées et les investissements vont baisser de près de 13 % à 2,7 milliards. Une situation financière tendue BT espère ainsi dégager plus d'un milliard de livres d'économies sur ses coûts, la division Global Services contribuant (positivement) à hauteur d'un tiers. Si la reprise en mains de cette division et les effets de la baisse des dépenses devraient se traduire par une amélioration des performances financières de l'opérateur, l'effet sera toutefois limité, le groupe annonçant un free cash-flow d'un milliard seulement pour l'exercice en cours, loin des 3 milliards dégagés dans les années fastes. Surtout, cette somme est déjà largement dépensée : la contribution au fonds de retraite du groupe doit ainsi doubler cette année pour atteindre 550 millions de livres (une somme qui sera aussi versée au cours des deux exercices suivants), compte tenu de l'explosion du déficit du fonds évalué selon les analystes entre 8 et 11 milliards. Une somme qui pourrait aussi être revue à la hausse, le régulateur souhaitant réexaminer la situation du fonds. De plus, BT a assuré pouvoir continuer à verser un dividende à ses actionnaires, tout en indiquant vouloir réduire sa dette nette qui s'élève à 10,6 milliards (soit environ 2 fois son Ebitda). Alors que la concurrence se durcit sur le marché britannique, le groupe qui a mis tous ses oeufs dans le même panier ne dispose d'aucun atout pour passer la crise sans trop de casse. Amélioration dans le haut débit C'est, certainement, la seule bonne nouvelle du trimestre pour BT. Le groupe a indiqué avoir gagné 99 000 abonnés haut débit durant les trois premiers mois de 2009, soit une part de marché trimestrielle de 42 % dans les accès DSL. Un niveau que le groupe n'avait plus connu depuis des lustres : sa part de marché globale est de 34 %. Dans la télévision payante (BT Vision), l'opérateur revendique 423 000 abonnés. Un chiffre qui demeure néanmoins (très) modeste par rapport à BSkyB et à Virgin Media. Mais cette amélioration dans le haut débit n'a pas suffi à compenser la chute des revenus dans la téléphonie fixe traditionnelle dont les revenus reculent de 8 %. Au global BT Retail affiche une baisse de 3 % de ses revenus au quatrième trimestre.

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