Bretagne : montée en débit sur le cuivre en attendant la fibre optique
L'objectif de Bretagne Très Haut Débit est de donner un accès numérique à un maximum de zones notamment celles rurales, et d'améliorer les débits existants sur la boucle locale en cuivre. Cela concernera autant les familles que les entreprises et administrations et donnera une impulsion à l'économie de la Bretagne.
Le projet a été lancé en Avril 2011 au cours de la conférence numérique de Bretagne. La première tranche des travaux vient d'être lancée. C'est le syndicat mixte Megalis Bretagne, coopération fédéraliste territoriale, qui est en charge de la gouvernance, coordination et réalisation du projet. Il vient compléter le déploiement privé qui ne couvre pas la totalité de la région, c'est-à-dire qu'il déploiera 58% des lignes FTTH.
Thomas Renault, directeur du projet Bretagne Très Haut Débit au Syndicat mixte de coopération territoriale, commente « la Région Bretagne est la première à lancer cette démarche, d'autres devraient suivre dans les années à venir, s'inspirant de ce modèle très coopératif et donc plus ambitieux que ceux initiés au niveau départemental. »
Un déploiement qui bénéficie à l'économie
L'ensemble du territoire sera couvert par la fibre optique d'ici 2030. En attendant, des technologies alternatives - une montée en débit par la réalisation de 180 points de raccordements mutualisés - seront mises en place pour atteindre le très haut débit dans les zones où les débits sont insuffisants et où la fibre ne sera pas déployée tout de suite. La première phase de déploiement se déroulera de 2014 à 2018 et concernera les zones les moins bien desservies et prioritaires. 13 villes bénéficieront du déploiement, en première ligne : Carhaix-Plouguer dans le Finistère, Auray dans le Morbihan, Lamballe dans les Côtes d'Armor et Redon en Ille et Vilaine. Les zones rurales ne seront pas en reste, une vingtaine de zones réparties sur tout le territoire Breton, seront aussi concernées par les travaux.
Les bénéfices pour l'économie de la Bretagne seront significatifs, « les entreprises des secteurs TIC, très nombreuses en Bretagne, ainsi que tous les autres secteurs ont besoin d'outils numériques pour leur développement national et international, cette initiative va leur permettre de se moderniser et améliorer leur compétitivité. »
L'ampleur du projet va créer une centaine d'emplois, en bureaux d'études, en génie civil et ingénierie des réseaux de fibre optique. Des formations seront mises en place.
Coûts d'infrastructures et prix des opérateurs
Ce projet Bretagne Très Haut Débit est financé par les EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale), les Départements, la Région, des subventions provenant du Fonds pour la stratégie numérique (FSN) et des fonds européens (FEDER). Le montant de la première phase de travaux s'élève à près de 100 millions d'euros.
Le réseau sera loué à tous les opérateurs aux mêmes conditions tarifaires. « Les opérateurs déjà présents sur la région, SFR, Completel, Colt, Orange et ceux qui voudront s'y implanter voient un grand intérêt à utiliser le réseau public, car cela les soulage des coûts d'infrastructure. Le projet s'engage à fournir le très haut débit à ses utilisateurs à un tarif accessible à tous, l'harmonisation des raccordements sur le territoire permettra de tirer les prix des opérateurs vers le bas, alors qu'aujourd'hui ces prix peuvent encore aller du simple au double en fonction de la longueur des raccordements nécessaires pour rallier les locaux. »