Bonne santé insolente pour Huawei
Dans un contexte où les opérateurs télécoms ont réduit leurs investissements, l'équipementier Huawei, la bête noire des constructeurs européens et américains, a présenté des résultats très solides pour l'année 2009.
La société n'est pas cotée et ses comptes sont audités par le cabinet KPMG. Les données comptables publiées montrent un chiffre d'affaires en hausse de 19% à 16,2 milliards d'euros. La marge brute est stable, en raison de la pression sur les prix. En revanche, le résultat net fait plus que doubler en bondissant de près de 133% en passant à 1,9 milliards d'euros.
Face à la morosité, Huawei explique ses bonnes performances économiques, à la fois par une agressivité sur le plan tarifaire et par un fort intérêt des opérateurs pour des équipements spécifiques. Dans la mobilité, la solution « Single RAN » combine au sein d'une même station de base plusieurs technologies sans-fil. Cela permet des économies sensibles en matière de taille des équipements et de leur mutualisation sur les points hauts.
Le PDG de Huawei, Ren Zhengfei, est ambitieux « nous prévoyons une hausse annuelle de 20% de nos revenus, portés par le déploiement des nouveaux réseaux mobiles et haut débit ou la forte demande des services managés ». Une note du Crédit Suisse publiée par le site TradingSat estime que Huawei gagne du terrain sur tous les fronts et que le sentiment des analystes est plutôt négatif à l'égard de la concurrence.
« Dans les équipements sans fil, le chinois Huawei devrait augmenter sa part de marché de 15% en 2009 à 17% en 2010, contre 35% pour Ericsson, 19% pour Nokia Siemens Networks et 11% chez Alcatel-Lucent » estime le Crédit Suisse.
Photo : Ren Zhengfei, PDG de Huawei (D.R.)