BlackBerry veut continuer à vivre, le Gartner veut l'achever
BlackBerry a défendu sa capacité de continuer à livrer ses entreprises clientes en smartphones et en logiciels de gestion de sécurité mobile. Une réponse à un rapport du cabinet Gartner qui recommande de ne plus utiliser les produits du fabricant Canadien *).
Dans un rapport de huit pages publié il y a une semaine, le Gartner a exhorté ses clients entreprise à trouver des alternatives aux smartphones et aux serveurs Blackberry dans les six mois à venir.
Voici la réponse complète de la société BlackBerry :
« Nous reconnaissons et respectons les avis extérieurs sur les actualités récentes de BlackBerry. Cependant, de nombreuses conclusions du Gartner à propos de l'impact potentiel d'une vente ou d'autres alternatives stratégiques sont purement spéculatives. »
« BlackBerry est en train de se restructurer et de mettre en place des alternatives stratégiques afin de se concentrer sur son activité de base : l'entreprise. Nous restons ancrés dans notre mission qui est de fournir à nos clients des smartphones et des solutions sûres et puissantes de gestion des mobiles. »
25 000 serveurs commerciaux
« Cet engagement a été respecté et a reçu le soutien des entreprises ayant adopté les BlackBerry et le BES 10, ce qui représente plus de 25 000 serveurs commerciaux et de tests installés à ce jour, contre 19 000 au mois de juillet dernier. BES 10 est l'unique plateforme d'EMM (Enterprise Mobile Management) à avoir reçu « l'autorisation d'opérer » sur les réseaux du Ministère américain de la Défense. Chez BlackBerry, nous sommes tous reconnaissants du soutien continu que nous témoignent nos clients, et nous travaillons ardemment à le conserver. »
L'analyste Ken Dulaney, auteur du rapport du Gartner, précise que ses recommandations sont venues après avoir entendu les inquiétudes de clients suite à la série de mauvaises nouvelles annoncées : une perte au deuxième trimestre de 965 million de dollars, peu de vente de Z10, un plan de licenciement de 4500 des 12000 employés, et un accord de la direction de vendre l'entreprise à Fairfax Financial Holdings pour 4,7milliards de dollars.
Des mauvaises nouvelles en série
Le rapport mentionne aussi un sondage Gartner auprès de 400 responsables IT et métiers en août - avant l'annonce en série des mauvaises nouvelles - qui révèle que 24% des interrogés utilisent aujourd'hui la plateforme BlackBerry, mais que ce chiffre passerait à 9% d'ici à 2016.
Kevin Dulaney loue les efforts de Blackberry pour essayer de conserver cette activité, mais il avance que Fairfax ou un autre offrant diviserait les groupes, obligeant l'activité de base à se concentrer sur les services sans fil.
« Le groupe hardware sera mis en vente, mais il y aura peu d'acheteurs, ce qui poussera BlackBerry à tenter de mettre l'accent sur les marchés de niche tels que les environnements hautement sécurisés. » ajoute Kevin Dulaney. Il suggère de vendre le groupe hardware à un gouvernement étranger. D'autres analystes parlent du gouvernement Canadien (BlackBerry est basé à Waterloo en Ontario).
Vers les applications en temps réel
Il ajoute que QNX, le système d'exploitation du BlackBerry pour les smartphones Q10 et Z10, pourraient se réorienter vers les applications en temps réel utilisées dans l'automobile ou dans l'internet des objets. Les groupes logiciel et services pourraient être regroupés pour se concentrer sur les clients restants, le centre des opérations de réseau BlackBerry et sur les 500 transporteurs internationaux qui gèrent et livrent les applications et contenus.
« Si l'entreprise est divisée, en attendant la transition, un ou plusieurs de ses groupes subsisteront pour servir les clients. Le portefeuille de clients a beaucoup de valeur et ne pourra être sous-évalué par le marché des potentiels offrants. » écrit Kevin Dulaney.
Avoir un plan de continuité
Le rapport de Kevin Dulaney invite les entreprises qui utilisent BlackBerry à avoir un plan de continuité pour leur smartphones et serveurs BES, et suggère de l'avoir d'ici six mois. D'ailleurs il ajoute que les clients devraient faire une de ces trois choses :
- Se débarrasser complètement des appareils BlackBerryPrévenir les utilisateurs du statut provisoire de leur BlackBerry car il sera supprimé après approbation de la direction, en laissant éventuellement un nombre « contrôlé » d'appareils.
- Mettre au niveau BB10 et un nombre limité d'appareils pour certains utilisateurs, tels que des dirigeants qui veulent un clavier BlackBerry ou des utilisateurs qui ont des métiers de haute sécurité, tout en utilisant d'autres plateformes comme Android ou iOS.
- Kevin Dulaney ajoute aussi que les entreprises ne doivent pas activer des BES10 pour des appareils Android ou Apple tant qu'il n'y a pas plus de clarté sur le futur de BlackBerry.
(*) selon l'agence Reuters, toutefois, trois candidats se présenteraient pour la reprise du canadien : Cisco Systems, Google et SAP