Blackberry 10, une bouée de sauvetage pour RIM
Malgré ses retards et ses difficultés sur le marché des smartphones, RIM a toujours des supporters chez les développeurs et les administrateurs.
Alors que Research In Motion achève de mettre au point son système d'exploitation BlackBerry 10, les participants au BlackBerry 10 World Jam Tour qui a fait étape à Londres hier estiment que le constructeur, toujours dans la tourmente, a encore un rôle important à jouer dans le secteur. L'arrivée, au premier trimestre de l'année prochaine, des premiers smartphones sous BlackBerry 10 sur le marché sera cruciale pour RIM, et il faut que le système d'exploitation et les appareils du constructeur soient en mesure de rivaliser avec le dernier iPhone et les terminaux sous Android.
Dans l'entreprise, le principal atout de RIM se situe dans la multitude de politiques de gestion qu'il offre aux administrateurs. Selon Chris Pearson, administrateur de Santander, « dans ce domaine, RIM est toujours inégalé et je n'ai encore vu aucun concurrent se rapprocher de la granularité offerte par le constructeur canadien ». Mais le fait que, dans l'univers du smartphone, RIM offre le meilleur support en terme de gestion n'a rien de nouveau, et pour que cet avantage reste pertinent, il doit aussi améliorer la convivialité de ses produits.
Scinder partie pro et partie personnelle du terminal
A Londres, pendant le World Jam Tour, deux fonctionnalités ont particulièrement impressionné le public, à savoir Balance, et la capacité de livrer du contenu dans la boîte de réception universelle. Balance permet aux utilisateurs de partitionner leur téléphone en deux espaces distincts, l'un personnel et l'autre professionnel. De plus, ce partage est effectif jusque dans le système de fichiers, contrairement à d'autres systèmes qui créent un partitionnement au-dessus de l'OS. « Quand une personne quitte l'entreprise, l'administrateur peut détruire à distance toutes les données et toutes les applications professionnelles de l'ancien salarié. Il est aussi possible de bloquer dans les deux sens la copie et le transfert de données », a déclaré Gregg Ostrowski, directeur senior, développeur d'entreprise et partenariats techniques, chez RIM, lors de son intervention au World Jam Tour.
Cette manière de traiter nativement les deux mondes dans l'interface utilisateur distingue RIM de ses concurrents. En glissant le doigt au milieu de l'écran tactile, l'utilisateur peut basculer à tout moment entre les deux environnements selon qu'il clique sur le bouton Travail ou Personnel. Lors de la session de questions-réponses qui a suivi l'intervention de Gregg Ostrowski, on lui a demandé s'il sera possible de faire de l'analyse décisionnelle plus en profondeur au niveau des applications, de créer d'autres partitions que les deux proposées et de connecter le périphérique à plusieurs serveurs. « Les deux premières fonctionnalités ne sont pas d'actualité pour l'instant, mais nous étudions très sérieusement la possibilité de permettre aux appareils de se connecter à plusieurs serveurs », a déclaré le directeur senior.
Comment lutter contre l'iPhone d'Apple ?
Leif-Olof Wallin de Gartner trouve la fonction Balance de RIM très intéressante, mais il se demande si le constructeur aura les moyens de défendre sa place dans l'entreprise face à Apple et à l'iPhone. « »BlackBerry 10 est un OS complètement nouveau et il faudra du temps avant qu'il ne soit validé comme aussi sûr que les versions précédentes », a déclaré l'analyste de Gartner. De plus, RIM n'est plus aussi tourné vers l'entreprise que dans le passé, et le constructeur canadien a plutôt cherché à développer une plate-forme susceptible d'attirer les consommateurs, tout en restant « à un niveau suffisant pour l'entreprise », a encore estimé Leif-Olof Wallin. Selon lui, « le nombre de politiques mises en oeuvre sur BlackBerry 10 n'aura que 10% des politiques de la version actuelle de l'OS de RIM». Certes, « comparé à l'iOS d'Apple, BlackBerry 10 va offrir plus de politiques pour la gestion à distance, mais on sera loin de ce que l'on avait précédemment », a ajouté Leif-Olof Wallin
Si les participants au Jam de Londres contribuent à redonner un peu d'espoir à RIM, ils illustrent aussi à leur les problèmes actuels du constructeur canadien. Avant le début de l'événement, sur quinze participants repérés en train de tapoter sur leur téléphone, seuls cinq utilisaient un terminal de RIM.