Bill ! Pourquoi t'es parti ? *
Que de départs, cette semaine. Celui du père de l'absurde, Raymond Devos. Nul mot ne peut exprimer le vide qu'il laisse sans tomber dans le ridicule ou l'insipide. Celui de Jean Roba également, dont l'effroyable succession de « nécro » plates et indigentes publiées sur le Net (Jean Roba, créateur de Boule et Bill, s'est éteins à Bruxelles à l'age de 75 ans. Né à ... etc) semble renforcer cette horrible impression de vide que provoque la disparition de chaque dessinateur de la « Klaar Linie » et de leurs héritiers. Georges Remi (Hergé), Bob de Moor, Edgar Jacobs, Franquin, Jean Michel Charlier/Victor Hubinon/Francis Bergèse/Joseph Gillain alias Jijé... la Bédé de la période Vaillant, Pilote, Spirou, Tintin des années 50 à 60 devient trop triste à lire.
Au fait, y'a un autre Bill qui a annoncé son départ également cette semaine. Sans grande surprise d'ailleurs (hormis chez les boursicoteurs). Depuis le temps que les crosofties nous susurraient des « Bill n'est pas éternel »... il faillait être sourd ET demeuré pour ne pas s'y attendre. C'est Steve qui doit être content. Ray (Ozzie, l'un des papas de Notes) également. Ancien créateur d'un logiciel de peer to peer quasi confidentiel, Groove, il devient le second humain, après Ballmer, capable de se targuer de succéder à Mister William Henry Gates troisième du nom. Au détour d'un couloir, du coté de la fenêtre qui donne sur le bureau de Jules de chez Smith en face, la Correctrice de CSO, grande amatrice de contrepets et expertes en jeux de mots, attirait notre attention sur le titre de nos confrères de l'agence Reuters : Bill Gates va cesser de gérer les activités de Microsoft . « Tu vois, coco, si tu remplaces la lettre « r » du second verbe à l'infinitif par la lettre « n », l'info prend un tout autre sens... En voilà, un beau sous-entendu psychanalytique qui résume la situation qui existe entre la presse et Microsoft... » Fort heureusement, ce ne sont pas les correctrices qui écrivent l'actu.
Avec beaucoup de retard, Mr Gates suit les traces laissées par un autre fondateur de Microsoft, Paul Allen, dont l'unique préoccupation consiste à « s'occuper de ses oeuvres ». Et lorsque l'on pèse plusieurs centaines de millions de dollars, c'est véritablement un « full time job ». Le départ de ce Bill là a provoqué plus de hunes que la disparition de Roba, mais nettement moins de personnes le pleureront.
Ndlc, note de la correctrice : Que les spécialistes bédéphiles ne nous abreuvent pas de phylactères injurieux en reprochant à l'auteur de confondre Roba et le véritable Bill, le petit chien du garçon. Boule, le vrai, est toujours vivant et nous pardonnera cette « fusion » métaphorique. Bill, quand à lui, a rejoint depuis longtemps jardins émaillés de plantations d'os éternels. Quand à l'autre Bill, il est intéressant de noter que l'annonce de son départ intervient le lendemain du Patch Tuesday et jour de la découverte de 6 nouveaux exploits. Un signe ?