Big Brother Business, des Oh ! et des Bhaaaa.
C'est avec un art tout jésuitique que, nous apprend la "bib" en ligne, Lord Justice Sedley entend bien ficher l'ADN de tous les sujets de Sa Gracieuse Majesté ainsi que tous les visiteurs mettant le pied sur les albes côtes de la Bretagne Grande. Et Justice le bien nommé d'expliquer que, jusqu'à présent, seuls les criminels poursuivis et personnes ayant acquitté leurs peines ont l'insigne honneur de figurer sur cette liste comptant déjà 4 millions d'individus. Et comme pour tous les fichiers de fichage mal fichus, celui-ci comporte des erreurs et pourrait léser certaines minorités ethniques. Afin donc d'éliminer toute mesure qui serait considérée comme discriminatoire, ce très monarchiste juge a donc émis l'idée très démocratique de mettre en fiche l'ensemble du pays. De cette manière, plus de jaloux. A peine bigbrotheriste, Cette brillante idée aurait l'avantage d'éliminer d'un coup les nombreuses réclamations de « suspects » lavés de tous soupçons, qui ont donc fait l'objet d'un prélèvement d'ADN subséquemment enregistré dans les bases de données de Scotland Yard, et que ledit Yard tarde à effacer. Le Justice's system présenterait donc l'avantage de confondre en une oecuménique unité, les coupables, les non-coupables et les coupables intérimaires, que l'on désigne également, dans la langue de Wodehouse, par la formule « usual suspects ». Au sein de notre Française République, tout cela ne change presque rien. Plutôt que de collectionner les chaines d'acide désoxyribonucléique, nos pandores à nous entassent des gigaoctets d'images vidéo collectées par les caméras de surveillance. Il est cependant à noter que les 20 minutes que viennent de gagner les voyageurs du TGV Paris-Londres risque de probablement être perdues dans les files d'attente « ADN Collection » de Saint Pancrace Station. Antibigbrotheristes :ce sont les Sénateurs américains qui, comme un seul homme, ont décidé de rendre hors la loi l'implant d'étiquettes RFID sous-cutanées. Certaines entreprises californiennes exigeant l'intervention de « high security profile workers » ont déjà timidement tenté d'instituer ce genre de pratique. Après tout, pour bien des patrons des secteurs high-tech, la gestion du bétail humain n'est guère différente que celle d'un troupeau de Salers ou de Charolais. L'article du L.A. Times ne précise pas si cet décision s'étend également aux étiquettes plastiques agrafées aux oneilles. Totalement Bigbrotheriste, l'attitude du gouvernement Allemand actuel. Après avoir promulgué des lois assez imprécises pour taxer de cybercriminel le plus humble des administrateurs réseau, l'administration d'Outre Rhin envisage de signer un blanc-seing pour que les services rattachés au Ministère de l'Intérieur puissent mettre en oeuvre des spywares policiers. Du coup, le BKA, trop fortement gêné aux entournures par une règlementation stricte des écoutes téléphoniques, se verrait affranchi d'un certain nombre d'entraves. Les associations de défense de la vie privée s'émeuvent, les autorités rétorquent par les traditionnelles « raisons d'Etat » et nécessités de combattre les hordes de pédoterrorites qui chevauchent les vastes toundras de l'Internet sauvage. Voilà qui rappelle fortement les multiples péripéties des « logiciels d'écoute » des FBI, CIA, NSA et autres agences à trois lettres, qui tentent de justifier l'usage de leurs Magic Lantern, Echelon, Canivore et autres DCSNet.