Bercy oblige les quatre grands opérateurs à mettre fin aux zones blanches mobiles
Une décision du 1er ministre, mise en oeuvre rapidement par le ministre des finances, en association avec le régulateur : visiblement l'Etat se mobilise. Il oblige même les quatre grands opérateurs à le suivre, sur un dossier où ils n'ont rien à gagner.
Sans adopter le style déclamatoire d'Arnaud Montebourg, Emmanuel Macron veut également intervenir dans les télécoms. Il vient de prouver son efficacité dans le dossier des zones blanches de téléphonie mobile. Avant fin 2016 pour la 2G et avant mi-2017 pour la 3G, les quatre grands opérateurs devront couvrir les 3 600 communes non desservies. Cette liste devra être actualisée dans les prochains mois, actuellement seules 160 communes sont recensées.
Une troisième étape, d'ici 2020, concernera 800 campings, stades et sites touristiques. Pour résorber ce dernier ensemble de zones blanches, un guichet doit être mis en place au sein de l'Agence du numérique afin de bien les identifier. Bercy a également demandé aux opérateurs des propositions communes afin de faciliter la diffusion à l'ensemble des clients qui le souhaitent, d'équipements permettant d'apporter une couverture à l'intérieur des logements ou d'améliorer la réception.
C'est l'Arcep qui aura le pouvoir de sanction sur ce dossier. Le programme de déploiement devrait coûter 40 millions d'euros par an. Un tiers sera à la charge d'Orange, le plus grand des quatre opérateurs.
L'implication d'Emmanuel Macron
Ce projet de résorption des zones blanches mobiles était une disposition prévue par la loi Macron. Le ministre de l'économie a tenu à suivre personnellement le dossier jusqu'à son application, c'est-à-dire en obtenant l'engagement des quatre grands opérateurs, « convoqués » à Bercy. On notera parallèlement l'appui du gouvernement au dispositif Chassaigne (que nous avons évoqué il y a une semaine), qui permet d'entretenir les lignes téléphoniques dans les zones rurales ou de montagne défavorisées.
Les pouvoirs publics dans leur ensemble, ministère de l'économie, parlement, régulateur, et l'opérateur dominant, semblent converger pour régler la question des zones blanches. Le 1er ministre s'était saisi du dossier en février. Il avait présenté au mois de mars un plan avec 50 mesures pour améliorer la vie dans les zones rurales. Un volet spécifique sur les zones blanches précisait qu'elles devaient avoir disparu dans les 18 mois à venir. C'est sur ce point précis qu'Emmanuel Macron a travaillé et obligé les opérateurs à se coordonner et à investir. Parallèlement, le gouvernement à précisé son programme pour les écoles connectées et le raccordement des écoles de zones rurales au très haut débit.
Un accord similaire a été signé au Royaume-Uni début février entre les opérateurs de téléphonie mobile et le régulateur, l'Ofcom. EE, O2, Vodafone et Three ont accepté de couvrir 90% du territoire du Royaume-Uni d'ici la fin de 2017. Ils avaient abouti à un accord en ce sens avec le gouvernement fin décembre 2014.
En illustration : Emmanuel Macron applique rapidement les décisions du 1er ministre sur les zones blanches