Bataille rangée autour du dividende numérique
En juillet, le Premier Ministre devra trancher sur l'attribution de nouvelles fréquences hertziennes entre l'audiovisuel et les télécoms. Chacun revendique son rôle dans l'aménagement du territoire.
Depuis quelques mois, le monde de l'audiovisuel et celui des des télécoms se déchirent à propos de l'attribution de nouvelles fréquences hertziennes sans avoir encore compris l'intérêt d'oeuvrer ensemble. Petit rappel historique : en principe, en 2011, devrait prendre fin la diffusion de la télévision en mode analogique au profit du numérique terrestre. Ce basculement qui selon les experts ne devrait en fait pas avoir lieu avant 2012 permettra de libérer des fréquences dans la bande UHF. Des fréquences très désirées Ces fréquences sont très désirées car comme elles sont basses, elles permettent aux ondes radio de mieux pénétrer dans les bâtiments à contrario des fréquences hautes (2 GHz et au-delà) utilisées par exemple pour l'UMTS. Le déploiement de services sur la bande UHF est donc plus large et moins coûteux. Et il est d'autant plus intéressant que les points dans les fréquences hautes se font rares. L'audiovisuel et les télécoms ne parvenant pas à s'accorder sur la future attribution de la bande, il a donc fallu que les politiques s'en mêlent. Après moult commissions et rapports parlementaires, c'est finalement François Fillon, le premier ministre qui devrait trancher en juillet prochain. Chaque camp aura sa part D'ores et déjà, il semble acquis que les deux camps récupéreront chacun une partie de la bande. Mais dans quelle proportion et à quelle échéance ? Personne ne le sait vraiment aujourd'hui. Dans l'audiovisuel, on plaide pour sa paroisse en mettant en avant l'aménagement du territoire et en précisant que ces fréquences permettront d'avoir un plus grand nombre de chaînes en haute définition. Mais le monde des télécoms mené par l'Arcep (le régulateur) n'est pas en reste et ses arguments sont tout aussi recevables voire davantage : « il faut savoir que 25% de la population française n'aura jamais accès à la fibre optique. Le seul moyen d'avoir du très haut débit -qui permette l'accès aux nouveaux services télécoms - c'est de pouvoir utiliser ces fréquences. On cherche comment réduire la fracture numérique mais c'est l'occasion unique » explique un bon connaisseur du sujet. En attente de la décision du premier ministre Dans les prochains jours, le sénateur Retailleau devrait publier un rapport faisant la synthèse de la consultation menée par le Comité stratégique pour le numérique et par la Commission parlementaire. Espérons que ce travail apportera quelques réponses en attendant la décision de François Fillon.