Barack Obama :«Internet était à nous, nos entreprises l'ont créé, étendu, perfectionné ».
Cynique ? Décontracté ? Sûr de lui ? Chacun donnera son appréciation des analyses du Président Américain sur Internet. Une chose est certaine, c'est une attaque frontale contre l'Europe, ses dirigeants et ses entreprises.
Barack Obama précise sa politique à l'égard d'Internet. Le 1ervolet était attendu, il concerne la neutralité du Net à l'intérieur des Etats-Unis. Moins attendu, le deuxième volet n'a pas fini de faire des vagues en Europe. Le vieux continent veut encadrer l'exercice des entreprises américaines sur son sol, pour de multiples raisons : fiscales à l'initiative des français, sécuritaire sous l'impulsion des allemands. Outre-Rhin, le monde politique et l'opinion publique ont été profondément choqués de l'espionnage par la NSA du smartphone de la chancelière et des représentants allemands dans les négociations internationales.
On apprenait la semaine dernière que Gemalto, notre champion national des cartes à puce était infiltré, la NSA ayant piraté des clés de sécurité. Une des révélations d'Edgar Snowden que notre confrère The Intercept a mis sur la place publique.
Un autre confrère américain, Recode .net, publie une interview du Président américain qui met le feu aux poudres. Il dénonce les enquêtes menées en Europe contre Google et Facebook« Parfois, les réponses européennes sont davantage dictées par des intérêts commerciaux [...]. Leurs fournisseurs de services qui, comme vous le savez, ne peuvent pas lutter contre les nôtres, essaient seulement d'empêcher nos entreprises d'opérer là-bas », explique le Président américain. En clair, nos entreprises n'ayant pas la taille mondiale se replient derrière des barrières protectionnistes.
Pour seul but le développement d'intérêts commerciaux
Le coup de poing le plus fort est réservé à l'Allemagne : « Certains pays comme l'Allemagne, compte tenu de son histoire avec la Stasi, sont très sensibles sur ces questions. Mais parfois, leurs entreprises - les fournisseurs de service qui ne peuvent pas concurrencer les nôtres - tentent surtout d'empêcher nos entreprises d'opérer efficacement là-bas.» Et de poursuivre : «Internet était à nous, nos entreprises l'ont créé, étendu et perfectionné de telle façon que la concurrence ne peut pas suivre. Et souvent, ce que l'on présente comme des positions nobles sur ces problèmes n'a pour but que le développement d'intérêts commerciaux.»
Les entreprises américaines seraient donc propriétaires d'Internet. « L'Europe n'est pas le paillasson numérique de l'Amérique « a réagi le Président d'Orange, Stéphane Richard. Pour le moment la seule réaction sur le vieux continent.