Barack Obama dénonce les cybermenaces d'origine chinoise
Le Président américain Barack Obama fait de la sécurité informatique un thème de préoccupation et d'action. Il vient de franchir un palier supplémentaire en dénonçant non seulement les cyber-criminels mais, derrière eux, le gouvernement de Pékin.
Dans une interview télévisée ce mercredi, Barack Obama s'en est pris aux attaques informatiques visant les Etats-Unis, ses entreprises et ses administrations fédérales. Surtout, il a dénoncé le fait que ces attaques viennent de Chine et soient soutenues par l'Etat chinois. Jamais Barack Obama n'était allé aussi loin sur ce thème, à fortiori dans la dénonciation des vrais coupables. «Ce qui est vrai c'est que nous avons vu une nette augmentation des menaces sur notre sécurité informatique, certaines sont soutenues par l'Etat, d'autres sont soutenues par des criminels», commente le Président américain.
Les cyber attaques coutent des milliards de dollars aux Etats-Unis et leur font perdre des secrets industriels. Barack Obama a demandé au Congrès de légiférer sur ce thème afin de lui donner les armes juridiques pour stopper ces attaques. Quant aux chinois, le Président américain s'est montré on ne peut plus net : «Nous avons été très clairs avec les Chinois, leur expliquant que nous attendons d'eux qu'ils respectent les conventions et les lois internationales, nous allons avoir quelques conversations plutôt musclées avec eux.»
Trois ans d'enquêtes
A l'évidence, Barack Obama n'improvise pas. Lundi déjà, il demandait aux chinois de mieux combattre le piratage informatique. Le mois dernier, la Maison Blanche publiait un document qui recense les attaques menées contre les Etats-Unis. Ce rapport est dû à la société Mandiant qui a travaillé trois ans sur le sujet. L'origine des attaques recensées était le plus souvent chinoise. Mandiant a identifié un immeuble à Shangai appartenant à l'armée chinoise d'où partent les cyber-attaques.
Mandiant a repéré un groupe nommé APT1 dans cet immeuble. Ce groupe de hackers est à l'origine de vols de grandes quantités d'informations. Mandiant estime que ce groupe ne peut travailler aussi massivement qu'avec l'appui du gouvernement chinois. Ce dernier dément régulièrement.