Avec ses cartes SIM programmables, Apple veut s'attaquer aux opérateurs
Pour le moment cette innovation est limitée aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, mais la dernière initiative d'Apple pourrait perturber les opérateurs. Peu médiatisé, le lancement de ses propres cartes SIM devrait perturber les opérateurs.
Les blasés se demandent ce qu'il y a de nouveau chez Apple avec les nouvelles tablettes iPad 2 et miniAir. Le monde des télécoms a compris, Apple relance son offensive contre eux en dotant, sans faire de tapage, ses nouvelles tablettes de cartes SIM. Elles sont programmables en fonc-tion de l'opérateur choisi. C'est une déclaration de guerre contre les opérateurs télécoms, Apple, comme d'autres géants de l'IT n'en est qu'au début de son offensive anti-telcos.
L'objectif d'Apple est que ses terminaux, en l'occurrence des tablettes, puissent se connecter quel que soit le réseau de l'opérateur télécoms, partout dans le monde. La société veut que les utilisateurs puissent choisir des plans de déplacements à court terme, avec le forfait qui leur convient le mieux sans engagement de long terme avec tel ou tel opérateur et avec un support local.
Si la carte SIM est utilisée à une plus large échelle que sur des fréquences 20 LTE, les iPads de-viendront alors de parfaits compagnons de route, estime Apple. Le succès de la carte SIM, utili-sée au domicile ou en déplacement, dépendra en fait de la capacité de la société à convaincre les opérateurs que c'est une bonne idée. Quatre opérateurs ont franchi le pas : AT&T, Sprint et T-Mobile aux Etats-Unis, EE en Grande-Bretagne, ce dernier étant une j.v. entre Orange et Deutsche Telekom.
Apple montre sa force
«Apple est bien la seule société à être en mesure de réaliser ce genre d'initiatives, d'autres fabricants vont s'angoisser car Apple montre sa force par rapport au monde des télécoms », souligne Ben Wood, directeur de recherche chez CCS Insight. Toutefois, les « telcos » ont vu qu'Apple commençait par un iPad et non par l'iPhone, ce qui laisse entrevoir chez lui une cer-taine prudence. De plus, les telcos n'ont pas réussi à amener les utilisateurs de tablettes à se connecter à leurs réseaux cellulaires, ils ont peut-être peu de choses à perdre avec l'arrivée d'Apple et de ses cartes SIM, se demande Ben Wood. «Les opérateurs voient cela comme une occasion d'obtenir plus de revenus en adoptant une approche plus souple. Parce qu'ils ont tout essayé et la réalité, c'est qu'ils n'ont pas vraiment bougé», lance l'analyste.
Autre donnée, alors que la carte SIM d'Apple est encore une carte physique, la GSM Association assure que son spec SIM embarqué commence enfin à décoller dans le secteur M2M (machine-to-machine). Des opérateurs tels que AT&T, Etisalat, NTT DoCoMo, Telefónica et Vodafone l'ont adopté. Cette technologie pourrait être utilisée sur les smartphones et les tablettes, ce qui permettra aux utilisateurs de basculer entre différents opérateurs tout comme avec la carte SIM d'Apple.
En 2010 déjà, Apple avait tenté cette opération, cette fois il passe à la vitesse supérieure, avec l'idée de séparer les opérateurs de leurs clients. Des opérateurs également ciblés sur un autre dossier, celui des opérations de paiement à partir des téléphones mobiles.