Avec sa plateforme Vyatta, Brocade se jette à son tour dans la bataille du SDN
Resté longtemps proche des concepts plutôt que des réalités, SDN et NFV se mettent aujourd'hui en place et se répartissent les rôles. C'est la stratégie du constructeur réseau Brocade, fondée sur la technologie de la société Vyatta, qu'il a rachetée fin 2012.
Avec sa plateforme Vyatta, annoncée cet été, Brocade entend fournir aux opérateurs et aux fournisseurs de services cloud une solution de gestion et d'exploitation du cloud dans son ensemble : réseau, serveurs, stockage... Elle est le fruit du rachat, fin 2012, de la société privée éponyme, spécialisée dans les équipement réseaux logiciels. La plateforme se présente sous la forme d'une machine virtuelle se plaçant au-dessus de tout hyperviseur du marché ou d'un équipement en installant Vyatta directement sur un serveur x86 du marché en mode « bare metal ».
Elle se compose de trois couches fonctionnelles : connectivité, gestion du réseau et orchestration du système d'information. La connectivité est prise en charge par les fonctions NFV (Network Functions Virtualization). Avec le temps, NFV et SDN (Software Defined Network) ont évolué. Au départ, NFV fut élaboré par l'ETSI (European Telecommunications Standards Institute) pour permettre aux opérateurs de virtualiser leurs équipements réseau (routeur, commutateur, pare-feu...), afin de répondre plus rapidement et à moindre coût aux besoins de leurs clients. Après l'accord stratégique entre l'ETSI et l'ONF (Open Network Foundation), en mars dernier, ces fonctions ont été portées sur le réseau local. Désormais, NFV concerne donc l'ensemble de la connectivité d'un réseau, local comme étendu. D'où l'acquisition par Brocade de Vyatta, très en pointe dans ce domaine. Cette partie est notamment assurée par le vRouter et le le commutateur vADX (Virtual Application Delivery Switch). La couche connectivité couvre les niveaux 3 à 7 et comporte également les fonctions de pare-feu et de répartiteur de charge.
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La gestion et le pilotage du réseau constituent les services structurels SDN, qui constituent la deuxième couche. Brocade s'appuie sur l'initiative open source Open Daylight, rivale d'OpenFlow, souvent jugée plus restrictive. Par exemple OpenFlow ne reconnaît que le protocole OpenFlow pour le dialogue entre le contrôleur et les équipements, physiques ou virtuels. Le modèle Open Daylight, dans le projet Hydrogen, admet également BGP ou SNMP, notamment, parmi les protocoles les plus connus. Le contrôleur Open Daylight se veut universel. Grâce à cette couche, la plateforme Vyatta permettra par exemple d'effectuer l'ingénierie de trafic, la configuration précise des équipements et leur pilotage.
Enfin, tout à fait au sommet, se trouve la couche orchestration, fondée sur OpenStack, projet que Brocade considère comme le plus avancé dans ce domaine. Il sera la tour de contrôle entre les différentes parties : serveur, stockage, réseau, sécurité, gestion des identités... grâce à différents modules. Par exemple, Nova prend en charge la partie serveur. Le module Neutron (anciennement Quantum) est la « patte réseau » d'OpenStack. Celui-ci et le contrôleur Daylight, complémentaires, travaillent de concert, le second permettant, par exemple de gérer finement les équipements virtuels, instanciés par Neutron.
Pour l'heure, Brocade, ne voulant pas concurrencer ses clients opérateurs, n'envisage pas d'installer la plateforme Vyatta dans son propre cloud.