Avec le rachat d'Enterasys, Extreme Networks repart de l'avant
Arrivée aux commandes d'Extreme Networks début avril, Chuck Berger a mis les bouchées doubles. En septembre, il rachetait son concurrent Enterasys, en octobre il lançait son nouveau commutateur Summit X770.
Maintenant qu'Extreme Networks a finalisé le rachat d'Enterasys, il lui reste à se concentrer sur sa stratégie mais avec une taille deux fois supérieure. Réunies, les deux entreprises pèsent 600 millions de dollars. Et Extreme a une crédibilité renforcée avec la place de n°4 au classement mondial de la commutation Ethernet, avec 2,4% des parts sur un marché de 20 milliards de dollars, selon le cabinet Dell'Oro. Il se retrouve au même niveau qu'Alcatel-Lucent, Avaya, Netgear, derrière Juniper, Huawei et Dell.
Le Pdg d'Extreme, Chuck Berger a souligné les avantages de la fusion. D'abord en termes d'échelle, Extreme a désormais les moyens d'investir en R&D et en marketing pour toute la gamme. Avant, il n'était pas possible d'investir dans certains secteurs ou dans certains produits. Extreme hérite également d'une base de clients forte et de deux segments de marché qui étaient pour lui des lacunes : la gestion du sans fil et celle du réseau.
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Pour la partie technologies, la société dispose actuellement d'un accord OEM avec Motorola pour les Wlan qui est loin d'être idéal. Motorola est en concurrence avec ses clients en OEM et offre des marges moins élevées que si le client revendait ses propres produits Wlan. Brocade a par exemple mis fin récemment à un accord avec Motorola pour revendre des Wlan d'Aruba.
Enterasys avait un accord OEM avec Trapeze Networks avant d'entrer en 2008 dans une joint-venture avec Siemens enterprise communications pour des points d'accès Wlan, des commutateurs et des contrôleurs. Et Enterasys a toujours été réputé pour ses capacités en gestion de réseau, commutation sécurisée, contrôle d'accès réseau (NAC). Chuck Berger s'est montré particulièrement impressionné par le système de gestion de réseau NetSight d'Enterasys, qui fournit en un seul aperçu le contrôle de l'infrastructure du campus de manière centralisée.
Une prochaine version de RidgeLine
Une prochaine version de RidgeLine
Extreme a pour but de migrer les utilisateurs actuels de son système de gestion RidgeLine vers NetSight, à l'occasion de la sortie d'une prochaine version de RidgeLine. Les commutateurs Enterasys, ceux des séries K et S ont un Asic développé en interne, nommé CoreFlow2, qui prévoit l'inspection approfondie des paquets pour leur permettre de fournir des données à NetSight et d'appliquer sa stratégie NAC.
Chuck Berger se montre encore indécis sur le développement de l'Asic CoreFlow2 dans la prochaine génération de commutateurs. Les commutateurs des deux sociétés sont à base de chipsets Broadcom et si celui-ci peut reproduire les capacités de CoreFlow2, il n'y a aucune nécessité pour poursuivre le développement d'un ASIC. »Nous allons continuer à soutenir et à développer une stratégie de puce en fonction de ce qui existe déjà dans la prochaine génération de développement pour CoreFlow2, ainsi que ce que nous voyons se passer dans le marché des siliciums » explique Chuck Berger. « Cela dépend des fondeurs ainsi que de la prochaine génération CoreFlow2 ».
Une croissance supérieure à celle du marché
Extreme prévoit de se concentrer désormais sur la convergence entre le filaire et le sans fil dans le campus ainsi que dans les applications big data en centres de données. 80% de l'activité de la société vient maintenant du campus. Elle prévoit une croissance supérieure à celle annoncée pour le marché, 6 à 8% pour les infrastructures de campus et 20 à 25% pour le sans fil.
La croissance d'Extreme viendra également du big data et des infrastructures de centres de données. Son nouveau commutateur Summit X770 (en photo) top-of-rack est destiné aux applications big data et la société prévoit de dévoiler un autre commutateur 100G Ethernet au 1ersemestre 2014. La société fera également converger sa propre architecture réseau définie par OpenFabric avec OneFabric d'Enterasys.
Chuck Berger nourrit beaucoup d'ambitions. Arrivé au mois d'avril à la tête d'Extreme, il explique n'avoir rencontré personne pouvant lui expliquer que la technologie d'Extreme n'était pas non seulement bonne mais en tête de l'industrie. Il souligne qu'il est maintenant temps pour la société de mettre fon à de nombreuses années de réduction de coûts pour commencer à investir à nouveau, au besoin par des acquisitions.