Avec InterCloud, Cisco veut répliquer la percée réussie dans les serveurs UCS
Il y a dix jours, Cisco annonçait le lancement de sa stratégie InterCloud, destinée à orchestrer les clouds hybrides. A ceux qui lui reprocheraient d'être ne retard sur le cloud computing, Cisco fait remarquer la sureté de ses choix en matière de serveurs.
Cinq ans en arrière, après le rachat de la start-up Nuova, Cisco se lançait dans les serveurs avec sa gamme UCS. «J'évite d'employer le mot de serveurs, explique Eric Greffier, directeur business solutions & expertise, UCS c'est Unified computing systems, pour nous, il s'agit d'abord de solutions convergées. Elles allaient être le moteur du développement des réseaux, c'est pourquoi nous nous sommes portés sur ce marché. Le but ce ne sont pas les serveurs en tant que tels mais les datacenters et le cloud computing ».
Cinq ans après, Cisco dresse un bilan plus que satisfaisant : 900 clients dans le monde en mai 2009, 30 000 en février 2014. Surtout, la société est devenue n°2 au plan mondial et en EMEA, derrière HP sur les serveurs blade X86. Pas mal pour un nouvel entrant, qui a dû déloger HP, Dell, IBM et autres, et convaincre les responsables réseaux en plus des acheteurs réseaux déjà connus. Cisco a pu bénéficier de la crise économique et avancer ses arguments auprès des responsables achats au moment où toute entreprise veut réduire ses coûts et remet donc en cause ses fournisseurs habituels.
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En France, Cisco concède un peu de retard dans les prises de marché. «Mais on a des clients fidèles mais qui ont besoin de voir avant de choisir à la différence des anglo-saxons » explique Eric Greffier. Des clients auxquels Cisco allège la partie câblage, diminuée par dix, «avec un câblage UCS on ne recâble pas pendant dix ans». En France, aujourd'hui Cisco est troisième, derrière HP et Dell. Il affiche 11,2% de parts de marché au T4 2013 selon IDC (*). C'est 5% de croissance par rapport au T4 2012.
Au plan mondial Cisco est deuxième derrière HP, avec 22,6% de parts au T4 2013 contre 41,9% à HP. IBM se retrouve à 17,8% et fait figure de grand perdant sur ce sujet, mais il garde en main ses PureSystems et explique sortir des X86 devenus trop bas de gamme pour lui et revendus à Lenovo. La percée de Cisco montre aussi, à ses yeux, que le choix du format X86 était le bon, tous les autres segments de serveurs étant en décroissance, que ce soit des formats propriétaires ou des tours. Le choix d'Intel n'a d'ailleurs jamais varié chez Cisco, qui n'a pas cherché une alternative avec ARM. L'essentiel est de se retrouver n°2 derrière HP, ce qui est toujours une satisfaction, et de voir IBM, même si ce n'est pas dit, lâcher ses serveurs X86.
11 cloud providers français sur UCS
L'autre message fort de Cisco est de montrer qu'il suit une ligne directrice initiée par UCS (**). Elle le conduit aujourd'hui à InterCloud, sa stratégie d'interconnexion des clouds privés et publics annoncée la semaine passée. Auparavant, elle l'avait amené à introduire sur le marché deux plate-formes convergées : FlexPod et VBlock. UCS a également permis à des cloud providers de bâtir leurs offres IaaS/PaaS/SaaS. Pour la France, onze d'entre eux sont cités : Steria, Dimension Data, Orange, SFR, Sungard, Verizon, BT, CSC, Telindus, Colt, AT&T.
Dernier chapitre, celui d'InterCloud, s'est ouvert la semaine passée. Cisco veut montrer que sa stratégie UCS montre sa bonne approche du cloud computing. Ce n'est pas inutile, il lui est parfois reproché d'avoir été attentiste en matière de cloud computing et les plateformes d'interconnexion de cloud ont tendance à se multiplier dans la plus grande confusion.
(*) IDC Worldwide Quaterly server Traker Q4 2013, february 2014, revenue share
(**) Après le rachat de Whiptail l'an passé, Cisco a lancé une nouvelle gamme UCS nommée Invicta exploitant flash
EN PHOTO, célébrant les 5 ans d'UCS, de gauche à droite : Christophe Labro, directeur cloud services, Bruno Dutriaux, spécialiste cloud services creation, Eric Greffier, directeur business solutions & expertise.