Avec FTTdp, la fibre se rapproche de l'abonné
FTTdp (Fiber To The distribution point) est une nouvelle architecture de réseau de distribution qui permet à l'opérateur de fournir le haut débit à l'abonné sans forcément utiliser la fibre de bout en bout.
Le principe consiste à amener la fibre jusqu'au pied de l'immeuble, voire même jusqu'à l'étage, pour ensuite utiliser l'infrastructure déjà en place (co-axial ou paire de cuivre). L'idéal serait évidemment de prolonger cette fibre jusque chez l'abonné : c'est le FTTH (Fiber To The Home), qui offre un débit symétrique de 100 Mbit/s. Mais plusieurs raisons rendent cette solution difficile. Dans un réseau, la distribution, c'est à dire la desserte de chaque abonné, est souvent la plus chère. De plus, il faudrait " fibrer " le bâtiment, ce qui représente de gros travaux. Ensuite, il est nécessaire de " passer " cette fibre dans l'appartement. Or certains ne le veulent pas ou les lieux sont protégés (monuments historiques). Mieux vaut donc réutiliser ce qui existe déjà.
Sur le même sujetAdtran et Alcatel-Lucent misent sur la vectorisation du VDSLNombre d'abonnés disposent déjà de l'ADSL, mais ses performances, même dans les versions les plus évoluées, telles que l'ADSL2+, limitées à une vingtaine de Mbit/s, ne sont pas suffisantes pour le haut débit. Or l'Arcep vient d'autoriser l'usage du VDSL2 (Very Hight speed DSL), après une série de tests en vraie grandeur pour vérifier que son déploiement ne perturberait pas le réseau. Comme toujours, la bataille sur les débits est lancée. Dans les grandes lignes celui-ci est de l'ordre d'une cinquantaine de Mbit/s dans le sens descendant (vers l'abonné) et 5 ou 6 Mbit/s dans le sens montant. Technologie soeur de l'ADSL, le VDSL est très sensible à la distance. Tout près d'un point de raccordement, il peut atteindre les 80 Mbit/s. Au-delà de un kilomètre, le débit rejoint celui de l'ADSL2+.
Quelle alimentation pour le boîtier DP ?
L'architecture FTTdp est intéressante, puisqu'elle raccourcit considérablement la partie finale et permet donc d'utiliser le VDSL2 sur la plage la plus efficace. Cependant, il reste à régler le problème de l'alimentation du DP, qui est un boîtier opto-électronique (convertissant le signal optique en signal électrique et inversement). L'une des solution envisagées prévoit de l'alimenter par les " boxes " des abonnés raccordés (par exemple s'il est installé en étage). Parfois, on oppose, à tort, VDSL et fibre. Le premier n'est qu'une solution d'attente de la seconde, car le fin du fin reste la fibre.
Mais le cuivre n'a pas dit son dernier mot. On parle déjà du successeur du VDSL2, le GFAST, qui pourrait voir le jour officiellement en 2014, il est baptisé G.9400 par l'UIT. Cette fois, on atteindrait 1 Gbit/s.... sur 70 mètres et 150 Mbit/s à 250 mètres. Ce bond en débit s'explique par une bande passante de 200 MHz contre 30 MHz pour le VDSL.
En attendant, VDSL2 et GFast permettront à la fibre de s'imposer, au moins dans les centres urbains, et ce sera l'avènement du FTTH, annoncé depuis si longtemps.
(photo : Analysis Mason)