Auchan : « Le RFID, c'est 20 000 fournisseurs à mettre dans la boucle »
Conscient des débuts laborieux du RFID dans la grande distribution, Arnaud Mulliez, président du groupe Auchan pose les jalons de l'innovation un cran plus loin, du côté du commerce ubiquitaire. Il s'est exprimé lors du colloque sur « l'internet des objets » à Nice, le 6 octobre.
Cap sur la continuité de service au client, quand il veut, où il veut et sur tout type de terminal. C'est la tonalité qu'a donnée Arnaud Mulliez, président du groupe Auchan à Nice, le 6 octobre, en ouverture de la table ronde sur les usages présents et à venir de l'internet des objets. Une tonalité en accord avec l'orientation des travaux du pôle de compétitivité des industries du commerce (Picom) qu'il préside également. « Pour la grande distribution, internet représente non seulement le moyen d'optimiser les process pour gagner en productivité. Mais c'est aussi et surtout remettre le client au centre de l'innovation et des enjeux de compétitivité de nos métiers, » affirme Arnaud Mulliez. En clair, pour la logistique, les technologies RFID ont, selon lui, déjà fait la preuve de leur utilité et de leur acceptation lorsqu'il s'agit de garantir la chaîne du froid, la gestion des flux automatisée, etc ... « C'est le rêve de tout chef de rayon que de boucler son inventaire en un clic de bouton » souligne-t-il. Même si le plus difficile reste à faire : « pour Auchan, cela représente 20 000 fournisseurs à mettre dans la boucle» rappelle le président du groupe. Arnaud Mulliez, président du conseil de surveillance du groupe Auchan, plaide la cause du commerce ubiquitaire, lors du colloque sur l'internet des objets à Nice, le 6 octobre (Crédit photo : AMR) Tout autre est le défi de la relation au client. D'autant plus considérable qu'il multiplie les obstacles à lever tant sur les plans technologique, économique qu'éthique. L'internet mobile et ses outils (les réseaux mobiles 3G) et les technologies sans contact (NFC, RFID) ouvrent la perspective d'un commerce ubiquitaire. Dans ce cadre, tout -ou presque- reste à re-configurer : - Continuité de service avant-vente/après-vente, - Hétérogénéité des supports, - Performance et disponibilité des infrastructures, - Sécurité, - Interfaces pour la réalité augmentée, etc. « Encore faut-il donner du sens à ce que l'on invente. Ne nous trompons pas d'enjeu. Il y a un déplacement du centre de gravité de l'innovation qui se situe à la convergence des usages et des technologies » insiste le patron d'Auchan. Et d'ajouter: « Force est de constater que l'Europe s'y engage lentement », rappelant au passage la diffusion de la téléphonie 3G au Japon qui représente déjà 97% de l'équipement en téléphonie mobile. Pour le Picom, pôle de compétitivité qui regroupe le gratin de la grande distribution, de la vente à distance et de la R&D associée, le déclic est venu d'une mission d'étude au Japon. Plusieurs projets labellisés du pôle nordiste s'inspirent plus ou moins directement du concept de « U-City », cité ubiquitaire, observé dans l'archipel nippon et en Corée du Sud. Une quinzaine de laboratoires collabore à ce projet. On y retrouve les chercheurs de l'Inria, autour des petits objets portables et sécurisés, les POPS (portable objects proved to be safe), et de projets qui dépassent de loin la seule problématique de traçabilité.
Les projets de recherche en cours
-Les projets labellisés du Picom (pôle de compétitivité des industries du commerce) http://www.picom.fr/activitesrd/index.php?activites_id=14. -Les premiers pas du commerce du futur, auxquels sont associés les chercheurs d'Inria Futurs, présentés lors de la célébration du 40ème anniversaire de l'Inria http://www.inria.fr/40ans/forum/pdf/mulliez-simplot-ryl.pdf