Atos rachète Unify (ex Siemens EC) et renforce ses liens avec Siemens
Atos renforce son alliance avec le groupe Siemens, qui se restructure violemment depuis plusieurs années. Après avoir obtenu l'externalisation des services informatiques du groupe industriel, la SSII française lui rachète son activité d'équipementier télécoms.
Atos, dirigée par Thierry Breton rachète Unify, l'ex Siemens Enterprise communication. Cet équipementier télécoms possède un peu moins de 10% du marché français du pabx-pbx. Il propose des produits et des solutions de téléphonie d'entreprise : pabx, pbx et communications unifiées. La société a été fondée en 2008, c'est actuellement une joint-venture entre The Gores Group et Siemens, employant environ 5600 personnes et générant 1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
Unify avait lancé sa solution Ansible il y a deux ans pour se relancer, une solution de communications unifiées. Mais le business de base tournait autour de la gamme Hipath de pabx-pbx. Unify s'appuie par ailleurs sur un réseau de partenaires totalement en indirect. Clients et partenaires devront être particulièrement bien informés et rassurés pour ce nouveau changement d'actionnaire et cette intégration dans une SSII, peu familière des produits matériels.
La transaction s'est réalisée pour un montant de 340 millions d'euros (373 millions de dollars). L'achat valoriserait l'entreprise à 590 millions d'euros. Atos explique qu'il paiera 340 millions d'euros en numéraire, 200 millions d'euros pour le déficit des régimes de retraite et 50 millions d'euros pour la dette nette.
Un échec pour The Gores Group
The Gores Group, est un fonds américain qui a racheté plusieurs sociétés dans l'IT et les télécoms : Etrali (équipement pour salles des marchés, ex filiale d'Orange), Agfa Gevaert, Sagemcom, Enterasys (équipementier réseau), Vérifone (TPE), inmac (distributeur) Proxicom (éditeur). Apparemment, le développement d'Unify ne donnait pas de perspectives suffisantes face à Mitel, Avaya, Shoretel et Alcatel Lucent Entreprise, sans oublier Cisco, Link de Microsoft ou Shoretel qui contestent fortement les équipementiers.
Atos est vraiment proche de Siemens. Une politique assurée par Thierry Breton qui prend pied en Allemagne, marché toujours difficile pour les SSII françaises. Siemens détient 12 % d'Atos et confie l'infogérance de son propre SI à Atos, un contrat mondial d'une valeur de 8,73 milliards d'euros fin 2021, soit 3,23 milliards de plus que prévu en 2011. Le contrat vient en effet d'être prolongé de 3 ans et étendu. Le périmètre des activités couvertes par ce contrat comprend aussi la cybersécurité, le big data et l'analytique. Les deux groupes ont en outre renforcé leur fonds commun d'investissement et d'innovation, porté de 100 millions à 150 millions, afin de développer leur plate-forme conjointe dans l'analytique.
En photo : une salle de formation pour les partenaires de Unify.