Atos Origin décroche le contrat des passeports biométriques
C'est un projet innovant technologiquement que se voient confier Atos et Sagem pour la réalisation des premiers passeports biométriques français. Mais cela relève de l'hypocrisie que de déclarer comme le fait Atos que ce passeport est "au service du citoyen". La SSII française Atos Origin et le groupe d'électronique Sagem Sécurité, filiale du groupe Safran, annoncent, vendredi 27 juin, avoir remporté un contrat pour le déploiement des machines destinées à la mise en place du passeport biométrique en France. Ils ont été sélectionnés par l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS) à l'issue d'un appel d'offres. Le projet porte sur la fourniture de 5000 machines, d'ici au mois de juin 2009, à 2000 mairies et à 350 préfectures et sous-préfectures. Ces machines doivent permettre le recueil et le traitement des données biométriques dont la photo et les empreintes digitales de la personne nécessaires à la création des passeports. Ces données d'identification seront numérisées sur une puce embarquée dans le passeport, et gérées au sein d'une base centralisée au niveau national, au grand dam de la Cnil. Sagem Sécurité fournira les technologies nécessaires à la réalisation d'un système complet d'identification : cartes à puces, terminaux, chiffrement et biométrie. Le projet inclut également un déploiement au pas de charge dans les mairies, consulats et préfectures, l'accompagnement du changement, la formation de plus de 13 000 agents, et enfin la dématérialisation et la mise en place du télépaiement. Le communiqué ne précise pas le montant du contrat, mais il pourrait s'agir de plusieurs dizaines de millions d'euros. Au passage, on note que le communiqué de presse d'Atos parle à plusieurs reprises de ce projet comme d' « une solution au service du citoyen ». Cela relève d'une grande hypocrisie que de vouloir faire croire que le passeport biométrique en l'état est au service du citoyen. Par ailleurs, la direction d'Atos devrait également confirmer, la semaine prochaine, la signature d'un autre projet phare : le contrat de gestion du système d'information des nouveaux compteurs EDF qui pourront être relevés à distance. Le contrat devrait rapporter plusieurs centaines de millions d'euros au groupe.