AT&T s'engage dans un changement radical avec son projet SDN
Ce début de semaine, s'est tenu à Santa Clara la 4ème édition de l'Open Networking Summit. Une intervention a retenu l'attention, celle de John Donovan (en photo), vice-président exécutif technologies et réseau d'AT&T, le 1er opérateur au monde.
AT&T est en train de refaire son infrastructure réseau mondiale pour le transformer en « réseau cloud défini par l'utilisateur ». L'opérateur aspire à une plus grande flexibilité, à réduire les coûts de son réseau et donc à répondre plus rapidement aux besoins des utilisateurs. « Nous allons faire avec notre réseau étendu ce qui s'est fait pour les datacenters » explique John Donovan, dans le discours d'ouverture du Summit. AT&T a besoin de ce nouveau réseau pour développer rapidement de nouveaux services, les demandes changeantes du réseau avec le genre de souplesse que les fournisseurs de cloud computing offrent aujourd'hui.
Sur le même sujetLe SDN est-il un cauchemar pour la sécurité ?Dans un discours plutôt énergique, John Donovan a livré davantage de détails. Il veut ouvrir le réseau d'AT&T à de nouvelles idées et à de petits fournisseurs, que l'opérateur estime être pertinents pour le futur. Pour lui, les réseaux des opérateurs traditionnels ne sont pas adaptables, sont difficiles à administrer à grande échelle et ne sont pas aussi rentables qu'on pourrait le penser. « Nous sommes à un moment clé, où il faut d'urgence entrer en action ».
4 répondants, mais pas Cisco
Pour lui, AT&T et les autres ISP ont évolué plus rapidement vers le SDN que les entreprises, en grande partie parce que leurs réseaux constituent l'outil principal de leur activité. AT&T a lancé sa migration vers le SDN avec son initiative de Domain 2.0 (annoncée fin septembre 2013) et l'envoi de questionnaires aux fournisseurs pour savoir comment ils comptaient assurer SDN et NFV. Ce processus a entraîné la réponse de quatre sociétés, mais pas celle du colosse des réseaux Cisco. Le groupe des répondants est composé d'Ericsson, MetaSwitch Networks, Tail-F Systems et de la start-up Affirmed Networks.
L'opérateur va continuer à chercher de nouveaux fournisseurs et d'autres partenaires y compris des chercheurs universitaires, de manière à obtenir des commentaires sur la façon de construire et d'exécuter ce nouveau type de réseau. John Donovan a appelé à un " processus ouvert " et à un rejet « radical » de la façon dont les choses ont été faites dans le passé. " Il ne s'agit pas seulement de tenir une poignée de sociétés de réseaux dans une pièce fermée pour prendre des décisions », a-t-il souligné. C'est également un jour nouveau pour le développement au sein de l'entreprise, passant du modèle lent des télécommunications à une approche dite " devops " où les développeurs de nouveaux outils travaillent en étroite collaboration avec les professionnels des opérations.
D'abord de nouveaux contrôleurs
Pourtant, un fournisseur de services de la taille d'AT&T ne peut pas se lancer d'un coup. L'évolution du réseau se fera en plusieurs étapes. Cette année, l'opérateur se lancer dans des projets " tête de pont " pour tester la nouvelle architecture et prolonger la vie des systèmes actuels. Pour ce faire, il mettra de nouveaux contrôleurs logiciels sur des plates-formes existantes. L'année prochaine, il va commencer le déploiement de systèmes entièrement nouveaux basés sur la nouvelle architecture de Domain 2.0.
La société dispose de systèmes fait uniquement pour elle, en particulier avec son propre OSS (système de soutien opérationnel ), sa gamme de logiciels utilisés pour contrôler et gérer son réseau. AT & T a identifié plus de 1000 applications OSS vouées à la retraite. A leur place, les API (interfaces de programmation d'application) vont permettre d'ouvrir le réseau à d'autres tiers. La migration va commencer avec les fonctions de base telles que l'authentification et des années plus tard passer à la périphérie du réseau, y compris à l'infrastructure sans fil.
Avec Domain 2.0, l'opérateur vise à réduire de deux tiers le temps qu'il faut pour détecter et qualifier de nouvelles technologies pour son réseau. Le temps moyen d'approbation devrait passer de 18 mois à six. AT&T ne finance pas les start-ups, mais il a rencontré plus de 1 200 jeunes entreprises dans sa quête de nouvelles capacités. AT&T ne compte pas licencier mais recruter de nouvelles compétences pour ce réseau.