Arrestation d'un spammeur-alibi : bonne conscience pour la justice américaine
Ce n'était pas un enfant de coeur, Monsieur Robert Soloway, plus connu sous le nom de « spam king ». Il vient d'être arrêté sous plusieurs chefs d'inculpation : fraude par courrier, vol d'identité et blanchiment d'argent. Bien qu'utilisant d'impressionnants botnets, il ne semble pas que les charges d'abus de bien social ou d'intrusion dans un système d'information ait encore été prononcées. La BBC en fait un article assez froid et rigoureux, Network World s'étend sur l'usage frauduleux de fichiers d'adresses, Security Focus insiste sur la dimension dramatique du phénomène spam depuis quelques années, tandis que Security News fait état des avis partagés des experts du domaine : pour certains, cette arrestation va améliorer la situation vécue par nos boites à courriel, pour d'autres, moins naïfs, cela ne changera strictement rien. Tous ressassent la sentence probable en cas de culpabilité reconnue : plus de 700 000 dollars d'amende et 65 ans de prison maximum. Aucun de ces médias anglo-saxon ne semble penser que la permissivité de la loi Can-Spam soit à l'origine de cette situation dramatique. Soloway est un affairiste peu scrupuleux qui a pris des libertés avec un cadre juridique ayant pris lui-même des libertés sur l'usage des réseaux publics. Le seul véritable remède au spam ne pourra se trouver que du coté des instances internationales telles que l'UIT, et de leur action politique auprès des gouvernements de l'ensemble de la planète. Soloway est certes condamnable, mais son arrestation-alibi ne peut masquer le fait que les Etats-Unis sont, de loin, le premier pays « spammeur » du monde, loin devant la Chine et la Russie.