Après la Chine, l'OMC s'attaque à la Russie

le 05/05/2006, par Marc Olanié, Actualités, 375 mots

Après le forcing des industriels américains incitant les politiques chinois à lutter contre la copie frauduleuse, c'est au tour de la Russie de se faire assaillir par les membres de l'OMC. Des exigences somme toutes légitimes lorsque l'on considère l'ampleur du manque à gagner causé par les « industries parallèles » piratant soit un produit, soit une image de marque, soit tout ou partie de la production d'une industrie ou d'un artisanat. Il y a quelques semaines Pékin annonçait sa décision de lutter contre la diffusion d'ordinateurs « nus », livrés sans une sacro-sainte licence liée de Microsoft Windows Plus récemment, le Herald Tribune relatait l'arrestation en Chine d'une organisation copiant non pas un produit, non pas une gamme, mais la quasi-totalité d'une marque. NEC en l'occurrence. Ce qui implique la collaboration de centaines d'employés, de sous-traitants, d'infrastructures, de réseaux de distribution, autant de points saillants et visibles qui ne peuvent se développer sans une complicité passive de l'Etat. Les Etats en question préfèrent encore aller dans le sens de l'OMC, quitte à devoir mettre sous les verrous quelques oligarques ou chefs de triades plutôt que de voir d'autres organismes regarder d'un peu plus près la façon dont se conjugue le mot « démocratie » du coté de Shanghai ou de Vladivostok. C'est donc u tour de Vladivostok, explique nos confrères d'Inforworld, de faire l'objet des attentions de l'OMC, laquelle fait miroiter un fauteuil de membre respectable si les conditions de « libre entreprise » sont respectées en Russie. Reste que l'OMC est accompagnée d'un cortège d'autres organisations, notamment le BSA, aux méthodes aussi expéditives que réductrices, le Intellectual Property Alliance (IIPA), l'Information Technology Industry Council (ITI), l'Emergency Committee for American Trade (ECAT)... un cortège d'organismes au visées légitimes mais aux actes incontrôlés et incontrôlables, qui dépassent très souvent les limites des lois nationales et qui s'embarrassent rarement de visées humanitaires ou humanistes. En Europe, les factotums de l'OMC se heurtent parfois à une résistance sévère, nécessaire au rétablissement d'un rapport de force équitable. Las, dans des pays en voie d'industrialisation, l'absence de contre-pouvoir a montré à quel point les cartels peuvent se comporter en conquérants arrogants et sans scrupules. La Chine, tout comme la Russie, doivent garder à l'esprit ce qui s'est passé en Amérique du Sud durant ces trente dernières années.

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