Altice, la holding de Patrick Drahi, veut racheter Portugal Télécom
Portugal Télécom devait fusioner avec l'opérateur brésilien Oi, cette opération s'enlise et devrait même être abandonnée. Portugal Télécom est également victime d'une chute de son action après une opération malheureuse.
Portugal Télécom est l'opérateur historique portugais. Il devait fusionner avec Oi son homologue brésilien, qui abandonne peu à peu le projet, aux prises lui-même avec une situation compliquée sur le marché brésilien. Les relations entre les deux opérateurs se sont également fortement dégradées.
Dans ce contexte, des offres de rachat de Portugal Télécom viennent en pleine lumière. Le britannique Vodafone, l'espagnol Telefonica et le fonds d'investissement Apax sont sur les rangs, Altice la holding luxembourgeoise de Patrick Drahi a fait de même ce matin. Ce qui souligne le culot du nouveau patron de l'ensemble SFR-Numericable, adoubé par l'Autorité de la concurrence il y a une semaine tout juste en France.
Au Portugal, Altice mettra sur la table autour de 7 milliards d'euros, 7,025 précisément. La société souligne que cette offre est "ferme et intégralement financée". Elle inclut les actifs hors d'Afrique mais pas la dette de Rioforte qui a entraîné ces derniers jours une chute de l'action de Portugal Télécom.
Altice finance par endettement
Cette offre sera financée par endettement et par la trésorerie existante. Elle exclut donc la dette de Rioforte. D'un montant de 897 millions d'euros, elle a été accordée par les dirigeants de l'opérateur portugais au grand dam de leurs alliés brésiliens, c'est la raison de l'échec de la fusion et de la chute de l'action de Portugal Télécom.
Altice, malgré la forte concurrence d'autres acheteurs, se sent bien placée. Elle a déjà des positions dans le pays, avec le câblo-opértareur Cabovisao et Oni, opérateur d'entreprise. Mais elle est certaine de ne pas être en position dominante. Le directeur général d'Altice, Dexter Goei a promis (dans une interview au quotidien économique Diario economico ) la création de 4 000 postes, en fait par la délocalisation de centres d'appel du groupe au Portugal. L'Autorité locale de la concurrence et le spouvoirs publics ne devraient pas selon lui être en mesure de faire obstacle à son projet.
Portugal Télécom a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de 2,91 milliards d'euros, en baisse de 5,4%, son Ebitda a reculé de 9,9% à 1,16 milliard d'euros, son bénéfice net est en baisse de 46,6% à 331 millions d'euros.