... alors que Kaspersky se désolidarise du KGB
Eugène n'est pas un ancien espion du KGB ! Est-il précisé au fil d'une série de rectificatifs publiés par le Guardian. Ce n'était qu'un étudiant en cryptologie dans une école dépendant du KGB. Nuance que vient reprendre notre éminent confrère John Leyden du Reg. Reste que longtemps, les ex-époux Kasperky ont joué sur la corde « spy vs spy », en racontant à qui voulait bien l'entendre que les locaux de l'entreprise étaient loués par une branche du gouvernement proche de ces mêmes services, que les études d'Eugène dépendaient d'un département spécialisé dans l'Information Warfare... un petit parfum d'espionnite ne nuit jamais à l'image de marque d'un spécialiste de la Sécurité. D'autres en font leur fond de commerce, ainsi Ira Winkler aux Etats Unis. Natalia Kasperkaia elle-même n'hésitait pas à faire remarquer à ses visiteurs quelques « photos de famille » la montrant serrant chaleureusement la main à Vladimir Poutine, qui, dans une vie antérieure, émargera au KGB jusqu'en 1991. Mais depuis quelques semaines, la position du père de l'antivirus AVP a fortement changé. Ses récentes prises de position à propos de l'inertie du FSB (le « nouveau GuéBé ») vis-à-vis du cercle mafieux du RBN sont relativement incompatibles avec toute idée d'appartenance ou affiliation, même passée, avec les services secrets soviétiques. Il est bon de rappeler que le FSB pratique une politique de flicage intensif d'Internet, avec notamment le projet Sorm-II d'écoute et de rétention des informations. Depuis, les dispositions prévues par la Lopsi et la Lopsi 2 (telles que prévues par l'actuelle Ministre de l'Intérieur), n'ont plus grand-chose à envier à l'arsenal Russe. Surcroît de surveillance n'est pas synonyme d'efficacité dans la lutte contre le crime, l'échec du FSB le prouve. Mais la lutte contre le crime est un excellent moyen pour justifier un surcroît de surveillance, particulièrement dans les « démocraties musclées ».