Alcatel Lucent s'enfonce, les doutes émergent

le 14/09/2007, par Eddye Dibar, Infrastructure, 323 mots

La fusion entre Alcatel et Lucent est-elle une bonne opération ? Pour le moment, non, à en croire certains analystes. «La fusion avec Lucent n'aurait jamais dû avoir lieu», déclare dans les Echos l'analyste financier d'une banque parisienne. Selon un autre, le mariage entre le Français et l'Américain «ne pouvait pas donner une société en bonne santé». D'ailleurs cet avis est partagé par la CFDT qui écrit dans un tract «la fusion avec Lucent (...) semble, pour le moment, plus un frein qu'un atout». Tout juste sorti de la crise sociale causée par la suppression de 1468 postes en France (12500 à travers le monde), l'équipementier doit faire face à une situation financière très difficile. Alcatel Lucent a publié pour la seconde fois de l'année un avertissement sur ses résultats. Alors que le français avait prédit une progression de 5% de son chiffre d'affaires cette année, ce résultat sera stable voire en très légère hausse, à 18 milliards d'euros. Son résultat d'exploitation devrait quant à lui avoisiner les 300 millions d'euros. Lesté par ces annonces, le cours de l'action Alcatel Lucent a poursuivit sa chute. Jeudi soir, il plongeait de 8,69%, à 6,62 euros, son plus bas niveau depuis mars 2003. Depuis le début de l'année, la valeur de l'action a perdu près de 40%. Aujourd'hui, l'équipementier pèse moins de 17 milliards d'euros en Bourse. A titre de comparaison, il 2,5 fois plus léger que son concurrent Ericsson (45 Md€). En guise de justification, Alcatel Lucent reconnaît dans Les Echos que son portefeuille de solutions «est peut-être un peu trop large». Par ailleurs, sa directrice générale Patricia Russo estime qu'il ne s'agit pas «d'un problème de management mais de conditions de marché». L'activité liée au CDMA, la norme de téléphone mobile déployée aux Etats-Unis, perd de la vitesse. Le groupe attribue cette tendance à la baisse des investissements réalisés par les opérateurs. Selon Patricia Russo, la solution au mal de groupe réside dans la réduction des coûts, quitte à procéder à de nouvelles suppressions de postes.

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