Alcatel-Lucent : les raisons d'espérer
Après une longue descente aux enfers, Alcatel-Lucent semble être en mesure de refaire surface. Financièrement, des nouvelles relativement bonnes s'accumulent en dépit d'un marché en baisse. Et la technologie LTE lui offre des perspectives malgré l'avance prise par son concurrent Ericsson.
(Source EuroTMT) En début du mois de mai, l'équipementier télécoms a une nouvelle fois fait état d'un résultat trimestriel inférieur aux attentes des analystes financiers, avec une perte d'exploitation de 254 millions d'euros et une perte nette de 402 millions sur les trois premiers mois de l'année. Cependant, tout en confirmant prévoir une baisse de 8 % à 10 % du marché mondial des équipements de télécommunication et des services associés en 2009, Alcatel-Lucent a réitéré son objectif d'un résultat opérationnel à l'équilibre cette année et le retour à un bénéfice net à partir du second semestre 2010. Des liquidés disponibles, ce qui n'est pas le cas d'Ericsson A l'occasion de la publication de ses résultats, le groupe a assuré, qu'avec 3,3 milliards d'euros de trésorerie, il disposait de financements « très adéquats », là où Ericsson, numéro un mondial pour les réseaux de téléphonie mobile, avait dit fin avril, lors de l'annonce de résultats trimestriels également inférieurs aux attentes, qu'il pourrait avoir besoin de liquidités. Bonnes nouvelles en Chine, Amérique du Nord et Asie Le fait de comparer les déclarations faites par ces deux concurrents ont amené certains analystes financiers à estimer qu'Alcatel Lucent avait peut-être été injustement ou prématurément condamné par le marché. Ces « soutiens » du groupe franco-américain ne manquent en effet pas de rappeler que, malgré les difficultés accumulées au fil des années, Alcatel-Lucent reste l'un des tout premiers prestataires en matière d'infrastructures fixes. Si on ajoute à cela le fait que le groupe est enfin doté, aux yeux des spécialistes, d'une équipe dirigeante capable de remettre la société sur la voie de la croissance rentable. Malgré la déception liée aux résultats en tant que tels, les experts ont relevé, au-delà des bonnes nouvelles en matière de trésorerie, plusieurs points positifs porteurs d'espoir pour l'avenir. Il y a d'abord l'annonce d'un deuxième trimestre meilleur que le premier à la faveur du déploiement du réseau 3G en Chine et d'une hausse des prises de commandes en Amérique du Nord et en Asie. Ensuite, le chiffre d'affaires du premier trimestre 2009, à 3,598 milliards d'euros, est ressorti à un niveau supérieur aux attentes. Et, enfin, Alcatel-Lucent ne relâche pas ses efforts en termes de réduction des coûts, l'objectif de 750 millions d'euros d'économies d'ici le quatrième trimestre 2009 ayant été réaffirmé. Si on ajoute à cela les 1,6 milliard d'euros reçus de la participation de la vente de sa part dans Thales, le groupe peut, enfin, être considéré comme une machine bien huilée, en ordre de marche pour gagner des parts de marché dans le trafic de données sur réseaux mobiles. Avec la forte hausse des ventes de smartphones, ce trafic a en effet été multiplié par près de cinq l'an dernier. C'est pour cela que la technologie LTE (Long Term Evolution), qui peut être rajoutée à des systèmes déjà existants, recueille désormais les faveurs des opérateurs mobiles. Ericsson a beaucoup investi dans ce domaine où il occupe d'ores et déjà une position importante. Ceci dit, en début d'année, Alcatel-Lucent a remporté un contrat LTE auprès de Verizon. Ce qui fait dire à certains analystes que le groupe n'a pas dit son dernier mot.