Air France juge les solutions de SRM coûteuses et inutiles, et gère son stockage en ASP
Les outils de SRM du marché n'ont aucune utilité réelle. Air France-KLM gère désormais ses ressources de stockage à partir d'un service d'indicateurs paramétrables tenus à jour en mode ASP. Les bénéfices concernent autant les architectures que la réduction des coûts.
« Les outils de SRM (Storage Ressource Management) des constructeurs ne sont d'aucune utilité. Ils ne donnent qu'une information beaucoup trop pauvre de taux d'occupation des volumes de stockage. Et ils n'ont, de plus, aucun retour sur investissement, affirme Xavier Bouchard, responsable des serveurs et des postes de travail à la direction des systèmes distribués d'Air France. L'affirmation n'est pas faite à la légère. Elle se fonde sur une étude interne de plusieurs années, visant à doter le groupe d'une politique SSAR (Stockage, sauvegarde, archivage, réplication) plus efficace et plus cohérente. Il fallait notamment trouver le moyen de maîtriser la croissance exponentielle des volumes et des coûts de stockage. Impossible de rentrer dans ses frais « Les SRM des constructeurs exigent des investissements monstrueux. Ils réclament non pas seulement une intégration, mais aussi la mise en place d'une organisation de management dédiée. Il est impossible de rentrer dans ses frais, poursuit Xavier Bouchard. Fallait-il alors développer une solution d'administration maison ? Le réseau à protéger est vaste. Il comprend dix baies de stockage Network Appliance, 12 serveurs de sauvegarde Netbackup et BESR (Backup Exec System Recovery) de Symantec et les 12 serveurs d'application et de client léger Citrix, soutenant les 1 400 serveurs et les 39 000 postes de travail bureautiques. « Nous n'avions en réalité besoin que d'un outil décisionnel, résume le responsable. Et cet outil, c'est Know and Decide, qui l'a fourni en mode ASP. Après une maquette de plusieurs mois, il entré en production en septembre 2007. L'outil K-and-D collecte les données utiles au moyen de sondes, les traite selon des grilles d'analyse paramétrables, puis les présente sous forme de tableaux de bord mensuels et conservés sur trois ans, qui aideront à prendre les bonnes décisions. Dix sept indicateurs pertinents L'outil a tout d'abord permis à Air France de valider le choix d'une technologie de stockage secondaire, moins onéreuse, celle de Nexsan Technologies, que les grands systèmes traditionnels. Par ailleurs, la solution K-and-D mesure : le taux d'occupation des volumes ; la charge des processeurs des serveurs de fichiers ; la bande passante du réseau. Il catégorise les fichiers selon leur utilisation c'est-à-dire, ceux qui sont souvent ou peu modifiés, ceux qui sont figés et les obsolètes. Il vérifie le nombre d'IOS de Cisco et le succès des sauvegardes. Il émet également des alertes d'incident ou de dépassement de seuils. Air France avait commencé par configurer un reporting pour une quarantaine d'indicateurs. En fait, il n'était pas nécessaire d'être aussi exhaustif. Plus les indicateurs seront pertinents, moins il en faudra. Dix-sept sont donc actuellement tracés, et ils pourraient encore diminuer de nombre par la suite. Réduction des coûts de la maîtrise d'ouvrage « Nous avons désormais des tableaux de bord par baie et défini des seuils d'alerte. Nous avons pu valider toutes nos hypothèses, vérifier l'adéquation de nos architectures, homogénéiser nos méthodologies d'exploitation et réduire les coûts de la maîtrise d'ouvrage, se fécilite Xavier Bouchard. La prochaine étape consistera à arriver à une gestion proactive des capacités, basée sur des grilles de résultats. Dès à présent, et toujours grâce aux indicateurs K-and-D, Air France a également pu appliquer à son stockage de fichiers les règles japonaises « 5S » de gestion des ateliers : débarrasser, ranger, nettoyer, standardiser et s'impliquer. K-and-D a aussi pour lui l'avantage de la simplicité tarifaire : le service est facturé au tableau de bord publié.
De Zeta Mind à Know and Decide
L'application en ligne Know and Decide est disponible depuis mi-2007 et compte déjà, outre Air France, quatre autres références dans différents secteurs d'activités, dont une municipalité de la banlieue parisienne. Elle est éditée par Emmanuel Moreau, auparavant dg pendant sept ans de Zeta Mind, cabinet conseil en architecture. « Nous avions alors vu que les grands comptes ne maîtrisaient plus la croissance exponentielle de leurs données », explique-t-il. Know and Decide continue d'évoluer en fonction des besoins exprimés par ses utilisateurs. Il permet notamment d'identifier les fichiers figés (qui ne sont plus modifiés) pour les transférer sur des baies de stockage secondaire de Nexsan Technologies, plus économiques.