Adtran et Alcatel-Lucent misent sur la vectorisation du VDSL
Deux fournisseurs, Adtran et Alcatel-Lucent travaillent à la réduction des coûts de fabrication des réseaux cuivre. Dans le même temps, ils veulent en améliorer le débit, en particulier en vectorisant le VDSL
Pendant longtemps le débat a porté sur la mort du cuivre et l'ascension de la fibre optique. Mais le coût du déploiement de la fibre optique s'avère trop élevé pour de nombreux opérateurs qui préfèrent améliorer les réseaux en cuivre existants. La technologie qui permet de le faire tout en offrant des vitesses aptes à soutenir la comparaison, c'est le VDSL2 vectorisé, qui a été l'un des sujets chauds de la conférence Broadband world forum de cette semaine à Amsterdam.
La vectorisation du VDSL (Very -high- débit DSL) permet de supprimer l'interférence entre deux signaux. Cette vectorisation fonctionne en analysant continuellement les bruits sur la ligne de cuivre, puis en créant un nouveau signal anti-bruit pour l'annuler, un peu comme le ferait un casque anti-bruit. A Amsterdam, les discussions ont porté sur la réduction du coût de l'installation de cette vectorisation avec des produits de deux équipementiers, Adtran et Alcatel-Lucent, et du fabricant de puces Broadcom.
Les ISP n'ont-ils pas creusé leur tombe ?
Des discussions qui surgissent de manière logique. « Il y a une forte pression sur les marges, sur toute la chaîne d'approvisionnement dans le haut débit », note Oliver Johnson, Pdg de la société d'études Topic. « Une chose couramment exprimée sur cette conférence : les ISP n'ont-ils pas creusé leur tombe en habituant les consommateurs à un haut débit pas cher » ?
Dans leur obsession à faire baisser les coûts, les opérateurs font en effet pression sur les fournisseurs pour fabriquer un matériel plus rentable. Adtran et Alcatel-Lucent concoctent de nouveau réseaux afin de donner aux opérateurs une plus grande flexibilité lors de la construction de leurs réseaux VDSL et dans leurs coûts de déploiement. Les nouveaux micro-noeuds de raccordement Alcatel-Lucent sont en outre imperméables et ignifuges. Au Broadband world forum, Adtran a procédé à une démonstration de l'utilisation du vectoring sur une échelle plus grande que celle précédemment utilisée.
Les consommateurs veulent 100 Mbps et plus
Même si le routage est avant tout une affaire de réalisation technique, les fournisseurs et les opérateurs ne peuvent pas se reposer sur leurs lauriers. La demande pour le haut débit est en plein essor. Comme le dit Oliver Johnson, les consommateurs veulent 100 Mbps et plus, ce qui est la limite pratique du VDSL avec vectorisation. Pour aller au-delà, les fournisseurs vont devoir se tourner vers G.Fast.
G.Fast promet jusqu'à 1G bps sur les fils de cuivre existants, mais seulement sur des distances d'une centaine de mètres. La technologie est actuellement conçue pour fonctionner à des distances allant jusqu'à 250 mètres, il semble que l'ITU aura un ensemble complet de normes en début d'année prochaine pour aller dans ce sens.
BT est l'un des opérateurs qui testent actuellement cette technologie. Il travaille en collaboration avec Huawei sur un essai technique qui est à un stade précoce. L'objectif est d'évaluer la performance du G.Fast en dehors d'un environnement de laboratoire.
(en photo, schéma Alcatel-Lucent)