40 000 emplois menacés chez IBM
Le groupe américain IBM serait sur le point d'engager la suppression de plusieurs dizaines de millions de postes dans le monde d'ici la fin de l'année. En Europe, les coupes pourraient s'élever à 10 000. Une réunion est prévue ce jeudi 5 novembre entre la direction de la filiale française et les organisations syndicales.
L'ombre d'une vague supplémentaire de licenciements plane sur IBM. Un mois après avoir annoncé la scission de son activité Managed Infrastructure Services pour se concentrer sur le cloud, le groupe américain se préparerait à engager un vaste plan de réorganisation mondial. Selon la presse allemande, 30 000 à 40 000 emplois pourraient être supprimés d'ici la fin de l'année. Ces informations leur ont été rapportées par Ver.di, le poids lourds des syndicats européens, suite à une réunion du comité d'entreprise le 28 octobre. D'après l'organisation, ce plan se déroulera dans un premier temps sur la base d'un appel au volontariat mais des licenciements ne sont pas à exclure.
Handelsblatt et WirtschaftWoche, deux magazines d'outre-Rhin précisent de leur côté qu'en Europe, les coupes pourraient s'élever à 10 000 dont 2 300 en Allemagne. Le site d'informations interne de Big Blue Watching IBM, qui a succédé en 2016 à Alliance@IBM, évoque pour sa part 2 000 emplois dans le viseur de la compagnie en Pologne. Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée sur les conséquences de cette réorganisation en France, mais on devrait en savoir plus demain. « Après l'annonce de scission de GTS-IS début octobre, nous attendons le 5 novembre une autre annonce importante de la direction d'IBM France portant sur des actions de rééquilibrage des effectifs lancées au niveau de l'Europe », a indiqué la CFDT de l'entreprise sur son site.
Un recentrage des activités vers le cloud et l'IA
En octobre dernier, Arvind Krishna, le CEO d'IBM, avait évoqué des suppressions de postes suite au processus de séparation des branches Managed Infrastructure Services et Global Technology Services. Dans la liste de ses priorités, le dirigeant nommé en janvier dernier avait clairement indiqué qu'il s'engageait à mener deux batailles stratégiques, celle de la transition vers le cloud hybride et celle de l'intelligence artificielle. La société nouvellement créée sous le nom de NewCo devra disposer de davantage d'agilité pour concevoir, exécuter et moderniser l'infrastructure des plus grandes organisations dans le monde, avait-il alors souligné.
Une volonté confirmée par la direction d'IBM France: « Nos décisions en matière de personnel sont prises afin de fournir le meilleur accompagnement à nos clients dans l'adoption d'une plateforme de cloud hybride ouverte et de capacités d'IA », nous a fait savoir la direction de la communication de la filiale française. « Nous continuons à faire des investissements importants dans la formation et le développement des compétences des IBMers afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients », a t-elle assuré.