4 règles pour réussir son activité dans le monde numérique
Le numérique permet de créer rapidement des champions mondiaux. Les recettes du succès ont été décrites lors d'une table ronde organisée par le G9+ le 20 Novembre dernier. Il faut maîtriser ses technologies, aller vite, piloter étroitement son écosystème et posséder une empreinte mondiale.
Si l'on veut réussir dans un monde numérique, il faut être rapide, viser les pays à forte croissance, maîtriser ses technologies, posséder une empreinte mondiale et piloter son écosystème. Tels sont les enseignements de la soirée organisée par le G9+ sur le thème de l'économie numérique, le 20 Novembre.
« Le monde de la technologie numérique est obsédé par la vitesse : le rapide mange le lent, alors qu'avant le gros mangeait le petit » résume Thomas Serval, Président de Radioline, un site de radios en ligne, et ancien cadre exécutif de Microsoft et Google. Il faut donc aller vite.
Autre recette du succès pour une entreprise, il faut cibler les pays à forte croissance, les BRICs (Brésil Russie Inde Chine et Afrique du Sud) et autres pays en fort développement. Ce sont les nouvelles frontières de conquête pour Laurent Le Moal, vice-Président de PayPal Europe. Plus globalement, « Pour être un acteur significatif aujourd'hui, il faut une technologie et une empreinte mondiale » rappelle pour sa part Didier Quillot, ancien exécutif de Lagardère et Orange.
Didier Quillot a vécu en tant que dirigeant la croissance triomphante du mobile mais aussi les difficultés récurrentes des médias et des producteurs de contenu face à internet. « On ne retrouvera jamais le modèle payant sur Internet. L'erreur historique des éditeurs de contenu a été de mettre gratuitement en ligne ce qui était payant sur papier » regrette-t-il.
Photo : Didier Quillot, ancien exécutif de Lagardère et Orange.
Il donne sa lecture des éléments caractérisant le succès des géants de l'Internet. Le premier est de posséder une taille mondiale. « Les modèles IT sont mondiaux ou voués à l'échec. » De plus, « il faut une capacité à développer les technologies. » La maîtrise de ses propres plateformes est un facteur de succès.
Il est impératif de maîtriser ses marges. « Il faut 15% à 30% de génération d'EBITDA. » Il faut également veiller à « la qualité de l'expérience client et enfin une volonté dogmatique de manager l'écosystème » note-t-il. Un rappel de la politique d'Apple champion du verrouillage. Reste qu'« en France nous sommes bons sur ce qui va lentement et sur le Luxe » termine Didier Quillot.
La France paraît démunie face à la croissance des géants mondiaux d'internet, souvent d'origine américaine. « Google et ses semblables payent seulement 3 % d'impôts en France, soit un manque à gagner d'au moins 500 millions d'euros par an. Cette évasion fiscale devient un handicap pour nos champions français » constate Laure de La Raudière, députée de la 3e circonscription d'Eure-et-Loir, spécialiste du numérique et animatrice de différentes commissions et groupes d'études sur ce sujet à l'Assemblée Nationale.
Comment améliorer la situation pour les entrepreneurs en France ? Les intervenants proposent de développer la concertation entre les différentes parties prenantes, les entrepreneurs, les syndicats et les industries traditionnelles. De plus, la fiscalité de l'innovation devrait être réorientée vers les startups et les PME. Enfin, ils penchent pour une consolidation en Europe du secteur télécom autour de géants communautaires et le lancement de plans d'infrastructure volontaristes.
Le marketing se cherche à l'ère du numérique
Le décollage du numérique fait entrer les marques dans une nouvelle ère du marketing, encore incertaine. Avec le décollage des réseaux sociaux, « « une marque est la somme des conversations qui la concernent et plus seulement le message que l'on souhaite diffuser » pense Jean-Louis Baffier, vice président EMEA Sales Engineering pour Salesforce.com. Il s'exprimait lors de la table ronde organisée par le G9+ le 20 Novembre.
Les investissements publicitaires ne vont pas encore là où se trouve le client ou prospect. La vidéo représente par exemple 23% du temps passé en ligne par un utilisateur et ne concentre que 3 % des investissements publicitaires.
« En 2013, la vidéo représentera 50% du temps passé en ligne par les internautes » pointe Marie-Laure Sauty de Chalon, directrice générale du site aufeminin.com, un des plus importants sites en termes d'audience en France selon médiamétrie. En 2014 le temps passé sur mobile devrait être supérieur au temps passé sur l'internet fixe.