30 millions d'euros pour aider à la couverture haut débit des zones rurales
34 collectivités territoriales vont se partager une enveloppe de 30 millions d'euros de fonds publics pour améliorer leur couverture haut débit. Les projets sont situés en zone rurale. Ils ont été annoncés par Michel Mercier et Nathalie Kosciusko-Morizet, respectivement Ministre de l'Espace rural et Secrétaire d'Etat chargée de l'économie numérique.
C'est au cours d'une présentation étonnamment placée sous le signe de la décontraction, mercredi 23 juin, que Michel Mercier, ministre en charge de l'espace rural et de l'aménagement du territoire, et Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'état chargée du développement de l'économie numérique, ont annoncé les 34 lauréats de l'appel à projets pour la couverture en haut débit des zones rurales.
Ces régions, départements ou communauté de communes vont toucher un financement issu des 30 millions d'euros de l'enveloppe mise à disposition par la Feader (Fond Européen agricole pour le développement rural), soit plus ou moins 1 millions d'euros par projet sélectionné. Ces projets correspondent à une réelle problématique de couverture ou de développement de l'ADSL du fait de l'isolement géographique du territoire ou d'un éparpillement de la population trop élevé.
Parmi les lauréats, on pourra citer 3 régions aux problématiques différentes. La région Aquitaine souhaite améliorer sa couverture haut débit sur près de 16 000 lignes téléphoniques et sur 10 zones artisanales, industrielles et commerciales. La région Basse-Normandie avec le département de la Manche, pionnier dans l'installation d'infrastructures haut débit, souhaite résorber les micros zones blanches restantes sur son territoire via la technologie radio. Quant à la région Alsace, elle a pour objectif d'équiper en haut débit 11 communes géographiquement enclavées et comportant un grand nombre de zones blanches.
Téléchargez ici les 34 projets sélectionnés
La répartition des collectivités locales lauréates (Cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Cet investissement - une goutte d'eau au vu des sommes qu'il faudrait mobiliser pour désenclaver l'ensemble du territoire - a pour but de susciter l'intérêt des investisseurs privés comme l'explique NKM : « Nous voulons que l'argent public ait un effet de levier maximum sur les investisseurs privés ».
La secrétaire d'état a également tenu à s'exprimer sur le développement du très haut débit. Elle a rappelé que le territoire ne serait pas couvert dans son intégralité à l'horizon 2013 : « On sait que l'on n'aura pas de la fibre optique dans chaque maison d'ici 3 ans ». Une étude de la Datar estime à 25% la couverture de la population d'ici 2014 et ce en particulier dans les zones de population denses si l'état n'intervient pas plus.
Pour mémoire, le Président de la République s'est fixé comme objectif une couverture complète du territoire en très haut débit en 2025 pour un coût de déploiement oscillant, toujours selon la Datar, entre 15 et 30 milliards d'euros, en fonction des technologies mobilisées (FTTH, équipement des sous-répartiteurs, et 4G/LTE). La part de financement public à mobiliser serait comprise entre 6 et 15 milliards d'euros selon les solutions de développement sélectionnées.
Dans l'immédiat, comme le souligne Michel Mercier, c'est-à-dire en juillet prochain, l'Etat lance un appel à projets pilotes sur le déploiement de la fibre optique qui s'adressera aux collectivités et aux opérateurs. L'objectif est de tester, pour une durée de 6 à 9 mois le récent cadre règlementaire établi par l'Arcep (Autorité de régulation des télécoms). Une mesure qui risque de ne pas plaire à l'Avicca (Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l'Audiovisuel) qui s'oppose au projet de tarification des fourreaux France Télécom soumis par l'autorité de régulation.
Photo : Michel Mercier, ministre en charge de l'espace rural et de l'aménagement du territoire (D.R)