2015 verra apparaître le 1er malware dans les objets connectés
Le Clusif s'efforce de bien décrypter l'actualité de la cybercriminalité, en tenant compte de toutes les menaces apparues et des nouveautés, comme l'Internet des objets. Mais beaucoup d'imprécisions apparaissent, notamment dans la presse, et suscitent des FUD (fear uncertainty and doubt).
Le Clusif a présenté mercredi son panorama de la cybercriminalité, brossant un tableau de toutes les menaces en essayant de les évaluer correctement, en mettant aussi le doigt sur l'Internet des objets. 70% des objets connectés seraient à l'heure actuelle vulnérables. Ils donnent accès à des masses croissantes de données et celles-ci sont de très haute valeur. Malheureusement, il n'existe pas vraiment de règles, pas de normes, ni d'uniformisation de protocoles secondaires. Seule initiative, celle de Google, Samsung et IBM avec Thread, sur le chiffrement.
2015 devrait sensibiliser encore plus à la sécurité sur ce secteur, le Clusif prévoit l'apparition du 1er malware et le développement des Thingbots (l'équivalent d'un botnet, mais pour les objets connectés), le 1er a déjà été répertorié. Le 1er ver est également apparu dans les objets connectés en 2013, c'est Linux Darlloz qui exploite une vulnérabilité PHP dans les objets connectés domestiques. Des cas de piratage sont également répertoriés : prise de contrôle d'un baby phone, découverte de 73 000 caméras IP accessibles du fait d'un mot de passe trop faible. Proofpoint avait fait état de réfrigérateurs connectés piratés.
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Bref, les menaces se précisent. La presse en parle, note le Clusif, mais le domaine est complexe, les imprécisions affluent, les journalistes s'empressent de parler des sujets, sans les creuser. Et les articles parlent plus au lecteur lambda (pour l'affoler) qu'au responsable sécurité. Les parades ne sont pas évidentes, la technologie rend les objets connectés vulnérables et les enquêtes s'avèrent compliquées, un verrouillage à distance ne laisse pas de verre brisé.
Le Clusif n'oublie pas évidemment le reste du sujet, les autres menaces qui ne s'estompent pas, dans le monde de la cybercriminalité, elles s'ajoutent les unes aux autres d'année en année. Pour 2015, le Club prévoit une multiplication des atteintes Scada (systèmes de télégestion, par exemple sur les compteurs intelligents), celle des ramsomwares physiques (avec la possibilité d'isoler une personne, un domicile, une pièce), les atteintes à la vie privée.
Le Clusif se veut réaliste et estime que la précipitation dans la mise sur le marché des nouveaux produits ne permet plus de prendre en compte les bases de sécurité et que les environnements de test fournissent aux cybercriminels des situations d'observation en temps réel. Aucun domaine n'est épargné par la cybercriminalité.
(photo de UNE : Kaspersky)