2 milliards d'euros pour le très haut débit dans le grand emprunt
Le rapport Rocard Juppé sur le grand emprunt suggère 4 milliards d'euros pour le numérique, dont 2 milliards pour le très haut débit.
Le rapport de la commission sur l'emprunt national, remis jeudi 19 novembre au Président de la République par Michel Rocard et Alain Juppé prévoit d'investir 4 milliards d'euros dans la société numérique. La moitié de cette somme serait consacrée au déploiement du très haut débit sur le territoire, tandis que l'autre moitié servirait à développer les usages et les contenus numériques innovants. C'est l'un des sept axes d'investissement stratégiques retenus par la commission présidée par les deux anciens premiers ministres. Le rapport « Investir pour l'avenir » préconise un investissement public d'un montant total de 35 milliards d'euros pour l'ensemble des sept domaines jugés prioritaires (décomposés en dix-sept actions) : - L'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation (16 milliards), - Le développement des PME innovantes (2 milliards), - Les sciences du vivant (2 milliards), - Les énergies décarbonées (3,5 milliards), - La ville de demain (4,5 milliards), - La mobilité du futur (3 milliards), - Au septième rang, la société numérique (4 milliards). L'investissement total devrait atteindre 60 milliards, précise la commission, par effet de levier vis-à-vis des financements privés, locaux et européens. La commission propose de créer une « Agence pour le numérique » (une structure légère, précise-t-elle) qui pourrait co-investir dans l'économie numérique. L'intervention de cette "Agence pour le numérique" porterait, d'une part, sur le développement des infrastructures à très haut débit pour les zones les moins denses. D'autre part, elle favoriserait le financement de projets mixtes (public/privé) consacrés au développement de logiciels, d'usages et de contenus numériques dans plusieurs domaines : - Les réseaux intelligents (électriques et de transport), - Le télétravail, - La télémédecine, Photo : Alain Juppé et Michel Rocard ont remis jeudi matin à Nicolas Sarkozy le rapport de la commission sur l'emprunt national. Ils suggèrent d'investir 4 milliards d'euros pour la société numérique, sur un total de 35 milliards d'euros. (D.R.) - L'e-santé, - L'e-administration, - L'e-éducation, - L'e-justice, - La numérisation des contenus culturels, etc. Au besoin, indique le rapport, « en s'appuyant sur le développement d'infrastructures partagées (cloud computing, supercalculateurs...) ». Si les technologies de l'information et de la communication sont explicitement citées comme axe prioritaire d'avenir (arrivant au 3e rang en termes d'importance du montant à investir), elles sont également partie prenante, de façon directe ou indirecte, de tous les autres domaines d'action listés par le rapport. L'Afdel, association française des éditeurs de logiciels, fait remarquer que « le logiciel est présent dans tous les chantiers identifiés par le grand emprunt ». Ainsi, les 10 milliards qui doivent favoriser l'émergence de campus d'enseignement supérieur et de recherche d'excellence contribueront aussi à soutenir une industrie du logiciel « très consommatrice de R&D », rappelle l'Afdel, de nombreuses entreprises étant directement des spin-off de laboratoires universitaires. De la même façon, le rapport propose de consacrer 3,5 milliards à la création de campus d'innovation de dimension mondiale et de valoriser les résultats de la recherche publique en synergie avec des partenaires privés. Le soutien à l'innovation se traduit aussi par des mesures visant à favoriser le développement des PME. Et au chapitre du développement durable, les actions concernant les villes de demain prévoient notamment de renforcer l'efficacité énergétique des bâtiments, domaine où les TIC sont également mises à l'oeuvre. En préface de leur rapport, les deux présidents de la commission soulignent qu'il y a « deux façons de mal préparer l'avenir : accumuler les dettes pour financer les dépenses courantes, mais aussi, et peut-être surtout, oublier d'investir dans les domaines moteurs », en précisant que les investissements proposés « doivent être au seul service des générations futures ».