1600 mètres carrés d'hébergement pour Jaguar à Marseille
La première génération des datacenters née dans les années 90 arrive à obsolescence. Pour leu succéder, il faut miser sur l'innovation, la taille et l'interconnexion.
«Notre datacenter est le plus grand de province ouvert à la colocation », nous lance Kevin Polizzi, Pdg de Jaguar Network, opérateur-hébergeur, basé à Marseille mais implanté nationalement et très présent à l'international. La construction de ce datacenter a été lancée en 2008. Il a été inauguré fin novembre 2013, plusieurs salles étant déjà remplies depuis le début de l'année. Chez Jaguar, on garde une certaine prudence avant d'annoncer les réalisations.
La recherche foncière et l'achat des locaux, ceux d'un ancien entrepôt logistique pharmaceutique, ont débuté en 2008. Disposant de surfaces louées dans plusieurs datacenters en Europe, Jaguar a alors procédé a une étude pour déterminer les points forts d'un bon datacenter. « Nous sommes des ingénieurs, des passionnés de technologie, mais on veut être propre, offrir à nos clients des capacités d'hébergement optimales, c'est à l'origine de nos choix».
Les groupes froids déposés sur le toit
Ce datacenter est d'abord une opération de construction : le gros oeuvre, le coulage de la dalle, la pose de la plateforme métallique pour les groupes froids. Jaguar a choisi plusieurs options : 98 fondations pour soutenir des salles machine d'un poids de 200 tonnes et une climatisation des salles serveurs déposée sur le toit. Il s'agit des groupes froids qui reposent sur une dalle métallique ad hoc. Une première salle est installée en décembre 2011, la mise en production des premiers clients arrive au mois de janvier 2013, une deuxième salle porte la surface d'hébergement à 1000 mètres carrés, la troisième ouverte en novembre est de 600 mètres carrés.
1600 mètres carrés sont donc aujourd'hui disponibles dans ses trois salles, le bâtiment étant de 8 000 mètres carrés, Jaguar ne manque pas d'espace pour ses clients. Actuellement, l'opérateur propose donc un total de 1600 mètre carrés d'hébergement. Les capacités actuelles d'hébergement représentent 450 à 500 baies, 4 à 5 000 serveurs (en photo un cold corridor de Jaguar). Les choix de fournisseurs font intervenir Cisco et Juniper pour les réseaux, Cisco et Fortinet en sécurité, Netapp pour le stockage. Le datacenter est classé en TierIV.
4 câbles sous-marins
Il bénéficie aussi d'un système d'interconnexion très élaboré. Jaguar c'est aussi un backbone qui le connecte à 30 datacenters dans le monde avec autant de points de présence et 700 points de peering. L'opérateur recrute donc des clients internationaux aussi bien que régionaux. A l'international, il bénéficie maintenant sur Marseille de l'arrivée de 4 câbles sous-marins qui le connectent principalement à l'Egypte, au Maroc et à l'Algérie.
Il dispose aussi de bureaux à Paris et à Annecy et prospecte des ETI. La société va ouvrir une nouvelle agence commerciale à Sophia Antipolis au mois de janvier prochain. L'opérateur est situé en région mais s'adresse à une clientèle très large, régionale, nationale ou internationale. La société a réalisé 17 millions d'euros de chiffre d'affaires sur son dernier exercice annuel, clos fin septembre, en augmentation organique de 30%. Le datacenter lui a coûté 12 ME. Un autre est en projet, à Lyon ou à Paris.