10 000 vrais-faux passeports britanniques par an
Les passeports sont vrais, en revanche, les formulaires de demande contiennent des informations inexactes : en l'espace d'un an, le Home Office Britannique reconnaît avoir reçu plus de 16 500 demandes frauduleuses de passeport, et délivré près de 10 000 documents de voyages à des personnes présentant une fausse identité, nous révèle le Guardian. De fortes présomptions laissent entendre que certains membres d'Al Quaida auraient pu profiter du système. Pour éviter, à l'avenir, que des données inexactes puissent déboucher sur la délivrance d'un vrai-faux-passeport, le Ministère de l'Intérieur de Sa Majesté a décidé de recourir aux méthodes traditionnelles, et fera, dès le mois de mai prochain, subir un interrogatoire serré comptant plus de 200 questions à tout nouveau demandeur de document de voyage. Date et lieu de naissance des parents, justificatif de domicile, identité bancaire etc. Ce qui est rassurant, c'est de constater à quel point l'administration peut trouver un second souffle en se réfugiant dans la « paperasserie de recoupage ». La recette est vieillotte mais efficace si conduite avec attention. Les faussaires, pour leur part, devront se forger un tout petit peu plus de faux documents et se tisser une couverture solide, en recourant à des techniques également traditionnelles de vol d'identité, ou en trouvant un moyen pour faire croire que ce n'est pas là une « première demande ». Puces RFID, caractéristiques biométriques, fichiers centraux informatisés, réseau d'échange entre polices des frontières, tout çà ne peut réellement fonctionner qu'à partir du moment où les donnée d'origine sont exactes. Or, si l'on ne peut garantir les informations collectées, la kyrielle de gadgets technologique servant à « certifier » le contenu de la pièce d'identité ne sert plus à grand-chose. Si ce n'est à la rigueur à renforcer l'authenticité et l'intégrité du document de voyage lui-même, à garantir que ce n'est pas un « faux » même si les informations collectées et saisies par les fonctionnaires de l'Intérieur sont totalement fantaisistes. Mais jusqu'à présent, aucun dispositif électronique n'a été reconnu infalsifiable, ôtant du même coup aux défenseurs des « small brother's » sa dernière raison d'exister -voir à ce sujet les travaux d'Adam Laurie publiés sur RFIdiot. Mais comme l'intégration des données biométriques dépend de dispositions émises par la C.E. et qu'elle favorise un fichage indolore et discret de la population non fraudeuse, il est peu probable qu'un Ministre prenne l'initiative d'une analyse approfondie de la question.