0% de croissance et pression maximale sur les prix en 2009 selon le Syntec Informatique
Dans un contexte de récession, le Syntec Informatique - organisme représentant les SSII françaises - annonce 0% de croissance pour les logiciels et services en France pour 2009. La pression sur les prix est maximale.
Début 2008, le Syntec Informatique tablait sur une croissance comprise entre 5 et 7% pour l'année 2008. Au 1er avril 2009, le Syntec se félicite que ses prévisions se soient révélées justes puisque la croissance en 2008 s'est effectivement située entre 5% et 7%. Une année noire En revanche, au mois de novembre dernier, il espérait encore entre 2% et 4% de croissance pour le 1er semestre 2009. Aujourd'hui, il ne se risque pas à confirmer ou infirmer ce chiffre, il évite tout simplement de parler du 1er semestre. Il se concentre sur l'année entière et prévoit 0% de croissance sur 2009. Un sérieux coup de frein, même si la France est au même niveau de prévision que l'Allemagne. La crise incite donc le Syndicat professionnel a une extrême prudence. Ce 0% est d'ailleurs accompagné d'une fourchette à la hausse ou à la baisse. Par tradition, le Syntec donnait des prévisions avec 1 % d'écart possible. Cette fois, il annonce 2% d'écart possible, à la hausse comme à la baisse. Donc une année comprise entre -2 et +2% pour les logiciels et services. Une pression excessive sur les prix Le Syntec Informatique enregistre l'impact de la crise. Le choc est plus fort que prévu. Et cet impact prendra pour la profession des visages très particuliers : pression sur les prix, écart de croissance entre les secteurs couverts, impact sur le social. La pression sur les prix n'est pas un thème nouveau. Mais le président du Syntec Informatique la qualifie cette fois « d'excessive », citant comme exemple les grands groupes publics qui exigent -20% sur les prestations de PME innovantes d'une centaine de salariés. L'activité commerciale est pourtant bonne dans les logiciels et services, avec ... Photo : Jean Mounet, président du syntec (D. R.) ... de nombreux appels d'offres en cours et peu de projets arrêtés. Mais les décisions sont de plus en plus longues à prendre, avec une intervention directe des directions financières et des ROI de plus en plus courts. Cette pression sur les prix concerne plus les SSII que les éditeurs. Les perdants et les gagnants Le Syntec Informatique relève également d'énormes différences entre les secteurs d'activité. Des écarts de dix points de croissance. Il y a ceux qui décollent comme le Saas, ceux qui marchent très correctement comme les logiciels embarqués ou l'informatique technique, le secteur public ou celui de l'énergie. En revanche, le Syntec pointe du doigt des secteurs plus fragiles : les télécoms et les médias, ou bien la pharmacie, le BTP, l'industrie, le commerce et la distribution. Les conséquences sociales sont déjà très visibles. Le Syndicat ne donne jamais le taux moyen d'intercontrat (les ingénieurs salariés non affectés à une mission). En revanche, il confirme que les SSII placent de plus en plus d'ingénieurs en formation au Fafiec, l'organisme de formation de la branche. Le nombre d'ingénieurs en format a augmenté de 50% à 100% Sur les deux premiers mois de l'année, le nombre d'ingénieurs en formation a augmenté de 50 à 100% suivant les formations. Les SSII veulent ainsi favoriser la mobilité, donc le changement de compétences de leurs salariés. Ces différents éléments se retrouveront dans les comptes d'exploitation des SSII comme des éditeurs. Les marges sont déjà mises au supplice par les clients. Certains acteurs seront dans le rouge, en particulier les SSII de petite taille restées généralistes ou travaillant beaucoup en sous- traitance. Les licenciements en vue Pour les plus grandes, les effectifs en interne sont pour l'instant conservés, même en inactivité. Mais, inéluctablement, la profession se prépare à des licenciements et à des défaillances d'entreprises.