Mylène Veillet
Directeur Marketing Division Entreprises de Telecom Italia
Plus médiatique sous la marque Alice, Telecom Italia commercialise aussi des services aux opérateurs et aux entreprises. L'opérateur s'active notamment sur le marché du "retail" et pousse son offre en marque blanche destinée aux acteurs du triple play.
R&T : Comment est structuré Telecom Italia pour aborder le marché des entreprises ?
Mylène Veillet : L'activité « entreprises » de Télécom Italia en France est issue de l'ancienne division « entreprises » de Tiscali. Nous nous adressons à ce marché par une politique produits axée sur le haut débit adsl. Le groupe investit massivement dans le dégroupage (ndlr : 350 Meuros étalés entre 2005 et 2007). Le dégroupage sert aussi bien évidemment à l'activité grand public d'Alice.
La branche « entreprises » comporte trois entités commerciales. Une première entité « hébergement » s'adresse aux grandes et moyennes entreprises. Nous leurs proposons de l'hébergement dédié et des services managés, de sécurité et de maintenance. Nous disposons de notre propre data centre à Vitry sur Seine (ndlr : ex data centre de C&W). Nous commercialisons cette offre en direct auprès des grands comptes et via des partenaires SSII et apporteurs d'affaires. Nous disposons également d'équipes techniques dédiées à cette activité (opérations data center, chefs de projets, spécialistes applications ....). Deux autres entités commercialisent des services réseaux, l'une en direct et l'autre en indirect. Nous fournissons des services à valeur ajoutée autour de l'accès haut débit. En direct, nous ciblons de manière privilégiée le « retail », à savoir les réseaux de points de vente, et plus généralement toutes les organisations décentralisées (réseaux d'agences). Nous leur proposons des services IP VPN, de la ToIP, de la monétiques et de la vidéo surveillance. Cette division travaille également directement avec « Sparkle », la branche réseau internationale de Telecom Italia, pour des services VPN multi-accès internationaux. L'autre entité, commercialise ces mêmes services en marque blanche auprès des acteurs du triple play, et auprès de revendeurs entreprises, intégrateurs (Distelcom et RSS), et opérateurs centrex.
R&T : Ou en êtes-vous précisément sur le dégroupage ?
M.V. : Nous couvrirons 650 NRA d'ici septembre soit environ 50% des lignes éligibles à l'adsl en France et nous devrions monter à 850 en 2007. Notre déploiement régional est 100% dsl, nous ne complétons pas cette couverture par de la fibre optique.
R&T : Quels offres tirent actuellement la croissance ?
M.V. : Le secteur « retail » marche fort. Auparavant, nous ne traitions que des projets franco-français, maintenant nous avons des déploiements internationaux. Nous venons de signer un accord avec Etam. C'est un client historique de l'hébergement. Il nous a choisi pour un réseau IP VPN Européen. De plus, nous hébergeons un certain nombre d'applications métiers et nous nous chargeons de gérer leurs flux monétiques. Nous acheminons le trafic monétique à un point d'interconnexion de la société TNS qui assure ensuite les transactions avec les banques françaises et internationales. Les sociétés réalisent en moyenne 50% d'économies sur leurs coûts monétiques. D'autre part, la vidéo surveillance marche bien sur ces mêmes points de vente. Nous avons un partenariat avec Coralog (plate-forme de diffusion et d'archivage) et Axis (caméras IP). Pour finir, la ToIP commence à être dynamique.
R&T : Justement, quelle est votre offre ToIP ?
M.V. : Nous abordons les très grands comptes internationaux en partenariat avec des intégrateurs comme Nextiraone ou Telindus. Nous pouvons alors proposer de l'interconnexion d'IPBX ou de PABX traditionnels, sur sites ou de manière hébergée. Nous sommes notamment très actifs sur les centres d'appels. Notre réseau est en effet très développée sur le bassin méditerranéen, berceau des call-centers délocalisés. Pour les petits points de vente, nous commercialisons une box dual-play (hitachi et one access) qui permet de raccorder des PABX ou directement des postes traditionnels. Nous étudions actuellement la possibilité d'intégrer les postes IP et les soft phones à notre offre.
Par contre, nous ne commercialisons pas d'offre centrex IP en propre. Certains opérateurs Centrex IP s'appuient sur notre infrastructure, nous leur fournissons un service de trunking SIP et la portabilité des numéros. Ils commercialisent ensuite leur propres offres.
R&T : Vous êtes axés sur la marque blanche, que proposez vous ?
M.V. : Nous offrons un service d'abonnés complet aux nouveaux acteurs du triple play. Nous mettons à leur disposition un certain nombre d'outils (de CRM, de WebServices, de provisionning, de diagnostic, de connaissances techniques... ). Ils peuvent ainsi avoir une hotline de niveau 1 vraiment autonome. Nous venons tout juste de gagner nos premiers clients.
R&T : Suivez-vous une logique de quadruple play en marque blanche ? Un souhait de devenir MVNO ?
M.V. : Cette option est actuellement à l'étude en France. Pour le moment, nous apportons la composante fixe à des acteurs MVNO et non le contraire.
R&T : Avez-vous une stratégie sur le Wimax ?
M.V. : Il est trop tôt pour en parler... la réflexion n'est pas suffisamment avancée. Notre coeur de stratégie repose totalement sur le dégroupage