Trois opérateurs télécoms européens se positionnent sur la voiture connectée
En 2018, le service d'appel d'urgence géolocalisé eCall deviendra obligatoire dans les véhicules neufs en Europe. Plusieurs opérateurs télécoms sont déjà très avancés sur le dossier plus général de la voiture connectée.
Les analystes du cabinet suédois SNS Research ont quantifié et analysé le marché de la voiture connectée en Europe. Plus précisément du point de vue des opérateurs télécoms et de leur potentiel. Différent intervenants sont susceptibles de s'intéresser à la voiture connectée et d'en tirer profit. Le cabinet identifie plusieurs services : l'information sur le trafic, celle concernant la navigation, la gestion d'une flotte d'entreprise, le diagnostic à distance, une notification automatique de collision, l'amélioration de la sécurité, et même la conduite autonome.
Les possibilités pour les fournisseurs sont nombreuses, en particulier pour les opérateurs télécoms. SNS Research définit une voiture connectée comme étant capable de le faire avec un réseau de communication externe, quel que soit le moyen de se connecter, intégré ou par un smartphone. L'autre angle est celui du traitement de la donnée et des applications nécessaires. La voiture connectée se composerait principalement de trois segments : les modules embarqués, soit intégrés dans le système de communication de la voiture, soit autonomes et les services à la demande ; des systèmes de consommation de la donnée, exploitables dans les deux sens et des services associés, accessibles par son smartphone, via un hotspot Wi Fi ; des systèmes hybrides associant les deux premiers points.
OBS, Deutsche Telekom et Vodafone en avance
Les opérateurs télécoms s'intéressent de près à ce marché émergent, ils ont de bonnes raisons de se positionner, du moins certains d'entre eux en Europe. SNS Research en a identifié trois, qui ont avancés sur le sujet : OBS, Deutsche Telekom et Vodafone, il a aussi qualifié et différencié leurs offres et leurs positionnements. Chez Vodafone, on assure que le M2M va offrir des croissances de 25 à 30% par an, la voiture connectée étant l'élément le plus dynamique. Vodafone va au-delà de la connectivité et de son métier d'opérateur mobile, en développant des logiciels embarqués pour les terminaux dans les voitures et une gestion de services pour les clients.
Il en va de même chez Deutsche Telekom. Un million de véhicules sont actuellement connectés dans le monde par l'opérateur et sa filiale T-Systems. Chez OBS (Orange business services), on reste plutôt sur l'intégration informatique et mobile. L'opérateur français travaille sur le sujet avec Renault en fournissant des cartes SIM M2M pour les véhicules équipés du système R-Link.
Il y a peut-être urgence pour les opérateurs qui peuvent être contournées et dépassés par la rapidité d'autres acteurs avides de capter les données des véhicules connectés et de les exploiter. Les assureurs sont à l'affut du meilleur fournisseur de données sur le sujet et les opérateurs de trafic intéressés par les informations sur la circulation. Le modèle de revenu est également très discuté. Des conflits en perspective. On se souvient que les grands constructeurs automobiles allemands ont formé un groupement d'intérêt pour racheter Here, le système de géolocalisation de Nokia afin qu'il ne tombe pas entre des mains américaines. Les opérateurs télécoms européens sont sur la même voie.
En photo (source Voituredufutur.blogspot.com) : trois opérateurs télécoms européens veulent prendre de l'avance sur la voiture connectée