Très haut débit mobile : les opérateurs doivent adapter leur tarification
Paradoxe, le nombre d'abonnés au Très haut débit, en situation de mobilité augmente en Europe. Mais les opérateurs ne savent pas en tirer profit. C'est du moins l'analyse du cabinet d'études Analysys Mason
Le fait qu'on possède des terminaux de taille différente implique une évolution majeure du marché européen du très haut débit. Les tablettes remplacent de plus en plus les ordinateurs portables pour l'utilisation d'Internet, en situation de mobilité. Le wifi et la fonction modem des smartphones sont aussi des modes de connexion privilégiés. « De tels changements dans l'accès des consommateurs au haut débit mobile, nous amène à réviser notre prévision de connexions mobiles à large bande vers le bas pour les cinq prochaines années », note le cabinet Analysys Mason.
Le cabinet distingue deux types d'écran, les mid-screen pour les tablettes et les smartphones et les large-screen pour les ordinateurs portables. Dans le premier segment, le nombre de connexions sera largement en augmentation, passant de 10,1 millions à fin 2012 à 33,7 millions à la fin de 2018. Les connexions sur les écrans plus larges diminueront, passant de 51,8 millions à 41,6 millions au cours de la même période.
Forte demande de connectivité haute vitesse
Le passage du grand écran à des connexions à mi-écran marque un changement dans les comportements d'accès mais pas dans la demande d'accès. « Nous croyons que l'utilisation des données par les smartphones va augmenter en conséquence et que la priorité donnée à l'utilisation de plusieurs appareils aboutiront à renforcer la demande de connectivité haute vitesse, comme le LTE ». Le marché du haut débit mobile peut récupérer au-delà de cette période d'autres terminaux portables comme les montres intelligentes Google.
Le chiffre d'affaires du haut débit mobile en Europe a atteint 9,9 milliards d'euros en 2012 et le cabinet d'études s'attend à 10,5 milliards en 2018. Ce marché sera passé par un pic à 11 milliards en 2015. La croissance viendra d'abord des tablettes et des services LTE. Ce LTE va ralentir le déclin de l'ARPU en téléphonie mobile haut débit dans certains pays mais les opérateurs en sont encore à tester les prix LTE et les perspectives et l'impact du LTE sur l'ARPU restent incertains.
Adapter la tarification à la multi-possession
Les conséquences ne sont pas négligeables pour les opérateurs. Certains sont plus exposés que d'autres comme Hutchinson qui compte 26% de sa base de clients sur le haut débit mobile en 2012. Mais les opérateurs doivent se préparer. Ils doivent adapter leurs stratégies de tarification à la multi-propriété de terminaux. 30% des utilisateurs de smartphones en Europe occidentale ont également une tablette ou un ordinateur portable. Les opérateurs doivent le comprendre et proposer plusieurs tarifications des données.
Comme les connexions haut débit mobile sur grand écran diminueront de 20% dans les cinq prochaines années, les opérateurs doivent améliorer leurs offres. Des allocations de données plus élevées, des vitesses de réseau pus rapides aideront les opérateurs à conserver leurs clients haut débit mobile à court et moyen terme. Les opérateurs doivent proposer une alternative haut débit mobile au haut débit fixe