Stéphane Richard, PDG de France Télécom : « L'Europe des télécoms est malade »
Stéphane Richard, PDG de France Télécom, annonce une consolidation des télécoms européennes dans les deux à trois ans qui viennent. Il s'est exprimé lors de l'assemblée générale de l'ebg, le 26 Juin.
A l'occasion de l'assemblée générale de l'ebg, le 26 Juin, Stéphane Richard, PDG de France Télécom, a annoncé un mouvement de consolidation prévisible dans les télécoms européennes, dans les deux à trois ans.
« En Europe, on trouve cent opérateurs, alors qu'il n'y en a que quatre principaux aux Etats Unis et trois en Chine ». Dès lors, « l'étincelle viendra de l'extérieur » en ce qui concerne la consolidation, poursuit-il et de citer les OPA rampantes menées par Carlos Slim, le magnat mexicain des télécoms, qui a pris une participation dans KPN et qui est sur la même voie avec Austria Télécom. "C'est un entrepreneur, il a réussi en ré-investissant tous ses gains dans son entreprise. France Télécom avait été son partenaire à ses débuts" se rappelle-t-il.
Il poursuit : « Cela va bouger, parce que l'Europe des télécoms est malade, profondément malade. Elle va se reprendre en main » et de souhaiter que les dirigeants politiques européens se rendent compte du traitement qu'ils font subir aux opérateurs.
On le sent prêt à conclure un rapprochement avec des opérateurs européens, sous réserve que cela fasse sens. Et on pense à son rapprochement avec Deutsche Telekom qu'il s'agisse de la fusion en Grande Bretagne des filiales mobiles des deux opérateurs ou de la création d'une entité commune, Buyin, pour l'optimisation des achats auprès de la poignée d'équipementiers télécoms.
L'Europe des télécoms malade ? Le PDG en veut également pour preuve que « la somme des capitalisations des cinq opérateurs historiques européens est inférieure à 200 milliards, soit moins que la capitalisation boursière de Google à lui tout seul ! »
Photo : Stéphane Richard, PDG de France Télécom
Interrogé sur l'impact de l'arrivée de Free Mobile et la création de valeur par le nouvel opérateur, le PDG progresse à pas comptés. « Il est trop tôt pour répondre à cette question. Bien sûr à court terme, il y a des effets positifs pour le consommateur. Mais il faut évaluer tous les autres effets. Le consommateur est aussi un salarié. »
Il reprend : « on nous envoie 'l'oligopole' comme une insulte. Nous l'étions à trois, nous le serons à quatre. Ce n'est pas mauvais en soi. »
Toutefois, Stéphane Richard est conscient de l'état actuel de l'opinion : « Ce n'est pas très populaire de critiquer le 4 ème opérateur aujourd'hui, je ne m'embarquerai pas dans ça mais je regarde à long terme. »
Le PDG estime enfin que l'arrivée du quatrième opérateur va à rebours de ce qui passe à l'étranger « où on consolide, on partage les réseaux alors qu'en France, on multiplie le nombre d'opérateurs. »