Skype espionne le BIOS voire plus
Skype est-il oui ou non un outil sûr ? Depuis la diffusion d'une mise à jour au mois de décembre dernier, la réponse tendrait fortement vers le non. La version diffusée permet à Skype de collecter des informations sur le BIOS des postes sur lequel il est installé.
Il y a quelques semaines, Skype a intégré un plug-in développé par EasyBits. Ce logiciel, dont le but est d'étendre les capacités de Skype, comprend notamment des fonctionnalités de gestion des droits numériques (DRM). «Or une des bases des DRM est de pouvoir identifier de façon unique chaque poste, en collectant des informations sur le BIOS», lance Victor O'Neill, directeur marketing et communication chez Arkoon Network Security, éditeur de solutions de sécurité. «Si Skype peut accéder au BIOS, c'est la démonstration qu'il peut accéder de façon silencieuse à l'ensemble des données du disque. De plus il est impossible de savoir ce que Skype fait avec ces données», ajoute-t-il. En effet, les information collectées sont cryptées avec un protocole propriétaire, et stockées sur les serveurs de Skype. Une situation délicate, surtout lorsque l'éditeur du logiciel d'appel gratuit revendique 30% d'utilisateurs professionnels, soit plus de 51 millions de personnes. La découverte de cette faille a été faite presque par hasard. Elle génère des erreurs au démarrage de Skype sur la plate-forme 64 bits de Windows. Depuis, Skype a mis à jour son logiciel (voir encadré). «Mais peut-être y a-t-il une autre faille. Cet incident doit être un avertissement pour tous les responsables informatiques des entreprises», souligne Victor O'Neill. «Nous empêchons l'accès à ce type de logiciel", explique Victor O'Neill. "Le système Fast SSL, que nous développons, analyse la négociation d'ouverture d'une session SSL et s'assure qu'au moment des échanges les certificats sont valides auprès d'une autorité de certification reconnue comme Verisign ou Thawte ainsi que l'autorité mise en place par l'entreprise», conclut-il.
Les mesures prises par Skype
Le 8 février dernier, Kurt Sauer, directeur de la sécurité chez Skype réagit. «Il est normal de collecter des indicateurs qui permettent d'identifier de façon unique un poste, et les paramètres matériels inscrits sur le BIOS ne sont pas tenus secrets. (...) En adéquation avec nos accords sur la confidentialité, Skype n'accède pas à ces informations. Elles ne sont utilisées que par le logiciel EasyBits pour s'assurer que l'utilisation du plug-in est conforme.
Depuis que nous avons appris que les DRM d'EasyBits ne fonctionnaient pas avec certaines nouvelles plates-formes, nous avons mis à jour la version de l'outil avec une version qui ne lit plus les données inscrites sur le BIOS».