SFR-Numericable doit dégager 1,1 milliard d'euros d'économies par an jusqu'en 2017
Le nouveau groupe SFR-Numericable a publié ses résultats annuels audités. Derrière les chiffres, l'intérêt se porte sur le plan d'économie et donc la capacité de remboursement de l'opérateur.
Arrivés début novembre aux commandes de SFR, les dirigeants de Numericable annoncent leurs premiers résultats annuels. Ils sont à peine significatifs. Les chiffres sont retraités pour donner un chiffre d'affaires proforma de l'entité fusionnée : Numéricable, SFR, SIG 50, Virgin Mobile, Telindus. Le CA a reculé de 5% à 11,436 milliards d'euros. L'Ebitda ajusté est en retrait de 11% à 3,1 milliards. Il reflète selon l'opérateur l'érosion de l'ARPU des activités mobiles. La société a enregistré une perte nette part du groupe de 175 millions d'euros.
Ce nouveau groupe a connu deux ajustements financiers récents. D'une part, Altice va racheter les 20% de participation que détenait encore Vivendi dans le capital de SFR. Montant : 3,8 milliards d'euros. Altice a les mains totalement libre dans le nouveau groupe et Vivendi dirigé par Vincent Bolloré se dote de nouvelles capacités d'investissements dans son pôle audiovisuel et médias. D'autre part, le groupe va céder sa filiale Outremer Télécom, c'était prévu et demandé par l'Autorité de la concurrence, l'heureux élu serait l'opérateur malgache Telma, selon Les Echos.
SFR n'était pas habitué à pareille direction
Ce qui intéresse surtout les financiers et tous les observateurs vient de la capacité du groupe à rembourser ses emprunts. Et justement la communication de l'opérateur est d'abord axée sur ce sujet. De nombreux journaux se sont fait l'écho de syndicalistes préoccupés par les économies draconiennes imposées par la nouvelle direction. SFR n'était pas habitué à pareille direction, les nouveaux dirigeants ont analysé en un temps record comment fonctionnait l'opérateur et ce qu'il pouvait en faire. Avant de s'en inquiéter, les salariés et leurs représentants se sont montré impressionnés.
La nouvelle direction a mis en avant la mise en oeuvre de 15 projets. Projets qui vont permettre de concrétiser les synergies initiée dans le nouveau groupe, autrement dit les économies. Certaines sont connues depuis le début, comme la simplification des offres et des marques pour la partie grand public. Patrick Drahi lui-même, pourtant peu avare de détails, avait relevé l'invraisemblable maquis d'offres présentes chez SFR. Derrière c'est tout naturellement le ou plutôt les systèmes d'information qui supportent ces offres qui sont en cause. Il faut donc les « optimiser » selon le mot très doux employé par le communiqué officiel. On sait déjà que les SSII prestataires vont être réduites à la portion congrue, certaines seraient déjà au Tribunal pour régler leur sort.
Tout passera à la moulinette des nouveaux dirigeants
Les sous-traitants et les services généraux font l'objet d'un traitement à part. Immobilier, terminaux, frais généraux, sous-traitance technique, tout passera à la moulinette des nouveaux dirigeants experts dans ce type de politique. La partie technique dans la création du nouveau groupe traitera de l'interconnexion des réseaux, de leur unification, de l'optimisation des SI. On attend avec impatience les délais. Le nouveau groupe devra également, sur avis de l'Autorité de la concurrence, céder la partie DSL de Completel.
(en photo Eric Denoyer, directeur général du groupe Numericable-SFR)