Services Mobiles : l'IMS n'est pas l'unique voie royale
Olivier Hersent, Directeur Technique de NetCentrex Comverse IP Communication, nous explique le positionnement du groupe sur les réseaux de nouvelle génération. Il détaille ses axes stratégiques et relativise l'engouement pour l'IMS.
R&T : Comment a évolué votre offre depuis votre rachat par Comverse ? Olivier Hersent : Tout d'abord, NetCentrex a totalement été intégré dans Comverse. La société fait dorénavant partie de la division multimédia, au côté d'une division méconnue, celle des terminaux. Cette dernière entité met au point met au point des clients pour terminaux mobiles, comme de l'instant messaging (IM) Yahoo, Microsoft ou Aol sur différents O.S. Nous comptons ainsi 800 000 clients chez Verizon et autant chez Cingular. Les développements sont massifs. Cette activité a beaucoup de synergies avec NetCentrex. En effet, l'interface utilisateur sur un mobile devient identique à celle d'un PC. Nous sommes au c?ur de la convergence fixe mobile. L'intérêt de l'achat par Comverse est d'apporter plus de mobilité aux opérateurs fixes et de permettre aux opérateurs mobiles d'adresser le marché du fixe. Concrètement, nous avons lancé trois nouveaux produits. Le premier, nommé Converged IP Centrex, est le fruit de la fusion des offres IP Centrex de NetCentrex et Centrex Mobile de Comverse. Cette offre a pour objectif de mélanger les services des terminaux fixes et mobiles. Vous retrouvez ainsi les fonctionnalités d'un Pabx sur un mobile. Nous avons gagné notre premier client dans la fédération Russe (un opérateur fixe/mobile). Nous lui apportons un pack complet comprenant le moteur de facturation. Le deuxième produit est la même offre déclinée sur le marché résidentielle. Il se nomme My Call FMC. Pour finir, le troisième produit est une offre Quad-Play composée de l'offre My Call FMC enrichie de la Télévision. Avec Comverse nous approchons le marché sous un nouvel angle. Nous adressons dorénavant les opérateurs 3G. Nous enregistrons d'ores et déjà de beaux succès en Asie et aux US. R&T : Quels sont vos axes stratégiques ? O.H. : Premier axe : la virtualisation de la ligne fixe. Les opérateurs utualisent les bornes Wifi dans les grandes villes. Je pense que l'impact est sous évalué. Nous assistons à une forme de dégroupage du mobile. Même si certains problèmes de QoS demeurent, ils seront réglés parfaitement d'ici 2 / 3ans. Cette révolution ne s'arrêtera pas à la voix, mais touchera aussi l'IP TV. Elle va affecter profondément le paysage mobile. Autre axe : les MVNO. Comverse est un fournisseur idéal pour ces nouveaux entrants. Ils ont en effet besoin de moteur de prépayé, de plateformes de messagerie, de mms, de mobiles, de boxes... Ils répliquent les offres des opérateurs traditionnels. Nous avons de gros clients MVNO aux US. R&T : Misez-vous sur l'IMS ? O.H. : Nous avons placé l'IMS au c?ur de nos produits. La technologie apporte des briques essentielles sur la mobilité et la sécurité. Cependant, elle n'est pas parfaite et est surtout très complexe à mettre en ?uvre. Les Directeurs Techniques des opérateurs commencent à s'en rendre compte. Mais le marché ne tourne pas qu'autour de l'IMS. Les deux tiers du marché sera plus foisonnant. Il y aura des terminaux IMS aux couleurs d'un opérateur et des terminaux SIP (Google, Skype...) que vous achèterez de manière indépendante. Il y a donc un marché pour les réseaux non IMS. R&T : Difficile de lutter contre les équipementiers ? O.H. : Tout le monde fait de l'IMS, équipementiers et sociétés informatiques. Beaucoup de monde se demande pourquoi et cherche son positionnement. L'offre est très technique, les coûts d'intégration sont élevés Si le marché était enthousiaste, les investissements seraient massifs. Or les positions des Directeurs Techniques des opérateurs restent ambiguës. Ils sont prudents et cherchent le ROI. Résultats, les projets IMS prennent du retard. L'approche des équipementiers rappelle le WAP de la mauvaise époque. Les opérateurs sont circonspects. Nous suivons une démarche totalement différente. Nous approchons le marché par les applicatifs. Si l'IMS Core est déjà présent, nous nous appuyons sur les équipementiers partenaires. Si l'IMS Core est absent, nous le fournissons avec les applications. Les opérateurs voient ainsi rapidement le ROI de l'IMS. Les coûts sont maîtrisés. L'IMS est alors anecdotique pour les opérateurs. Nous parlons applicatifs !