Selon Cisco, le trafic mobile va exploser avec le WiFi 6 et la 5G
D'ici 2022, 20 % du trafic IP mondial sera généré par des appareils mobiles, périphériques IoT compris.
Le Global Mobile Data Traffic Forecast Update (2017 - 2022) de Cisco publié cette semaine prévoit qu'au cours des quatre prochaines années, du fait de l'avènement de technologies à forte densité et à large bande passante, le nombre d'appareils mobiles va croître de façon spectaculaire. Au point que, selon ces prévisions, le trafic mobile devrait atteindre le niveau annuel de 1 zettaoctet d'ici la fin 2022. Au cours de cette période, le trafic mobile représentera près de 20 % du trafic IP mondial et atteindra 930 exabytes par an. C'est près de 113 fois plus que le trafic mobile mondial généré en 2012. (1 exabyte = 1012 gigaoctets et 1 zettaoctet = 1000 exabytes.) À noter que le Global Mobile Data Traffic Forecast Update est une composante du Visual Networking Index (VNI) de Cisco qui scrute les tendances et les orientations dans le domaine du réseau à partir de ses propres rapports de trafic et de prévisions d'analystes indépendants.
L'étude de l'équipementier met en avant d'autres chiffres dans le domaine mobile. Ainsi, le fournisseur prévoit que d'ici 2022, il y aura plus de 12 milliards de terminaux mobiles et de connexions IoT, contre 9 milliards environ en 2017 ; d'ici 2022, les réseaux mobiles supporteront plus de 8 milliards d'appareils mobiles personnels et 4 milliards de connexions IoT ; ou encore, la vitesse moyenne des réseaux mobiles dans le monde va plus que tripler, passant de 8,7 Mb/s en 2017 à 28,5 Mb/s en 2022 ; d'ici 2022, la vidéo mobile représentera 79 % du trafic mondial de données mobiles, contre 59 % en 2017 ; d'ici 2022, 79 % du trafic mondial de données mobiles sera constitué de vidéo, contre 59 % en 2017 ; toujours en 2017, le trafic mobile a dépassé le trafic cellulaire d'une tonne ; 54 % du trafic mobile total de données n'est plus acheminé par le réseau fixe, mais par WiFi ou femtocell ; en 2017, 72 % du trafic mobile total transitait déjà par la 4G et représentait la plus grande part du trafic de données mobile par type de réseau. Le réseau 4G va continuer de croître plus rapidement que les autres réseaux, mais d'ici 2022, sa part en pourcentage diminuera légèrement pour s'établir à 71 % de l'ensemble du trafic de données mobiles.
La charge des réseaux WiFi allégée
Dans le cadre de cette étude, Cisco s'est également intéressé aux entreprises qui déchargeaient le trafic des appareils dual-modes (à l'exclusion des ordinateurs portables), c'est-à-dire ceux qui prennent en charge à la fois la connectivité cellulaire et le WiFi. « Le défaussement a lieu au niveau de l'utilisateur ou de l'appareil quand il passe d'une connexion cellulaire à une connexion WiFi ou à un accès par petites cellules. Nos projections en matière de déchargement mobile incluent le trafic en provenance des points d'accès publics et des réseaux WiFi résidentiels », a déclaré Cisco. « En pourcentage du trafic total de données mobiles généré par tous les appareils connectés à un téléphone mobile, le transfert de données mobiles va passer de 54 % (13,4 exabytes/mois) en 2017 à 59 % (111,4 exabytes/mois) en 2022. Le volume de déchargement est déterminé par la pénétration des smartphones, la part des mobiles dual-mode, le pourcentage d'utilisation de l'Internet mobile à domicile et le pourcentage de propriétaires de smartphones dual-mode disposant d'un accès Internet fixe WiFi à la maison », a encore expliqué Cisco.
Autres prévisions concernant le WiFi
D'ici 2022, 59 % du trafic mondial de données mobiles (cellulaires) sera déchargé vers des réseaux WiFi ou de petites cellules, contre 54 % en 2017 ; toujours d'ici 2022, 51 % du trafic IP total passera par le WiFi, 29 % passera par un réseau câblé et 20 % passera par un réseau mobile (cellulaire). En 2017, 48 % du trafic IP total passait par un réseau câblé, 43 % par le WiFi et 9 % par un réseau mobile (cellulaire). À l'échelle mondiale, le nombre total de points d'accès WiFi publics (y compris les points d'accès domestiques) sera multiplié par quatre, passant de 124 millions en 2017 à 549 millions en 2022. En 2022, la vitesse moyenne de connexion du WiFi sera de 54,2 Mb/s, soit 2,2 fois supérieure à la vitesse moyenne en 2017.
Le WiFi 6 - alias 802.11ax - va également jouer un rôle dans les futures installations. Selon Cisco, « les nombreuses améliorations de la norme vont simplifier les problèmes des réseaux sans fil ». Le WiFi 6 supporte la technologie multi-utilisateurs, à entrées et sorties multiples (MU-MIMO), ce qui signifie qu'un point d'accès donné peut gérer le trafic de huit utilisateurs au plus en même temps et à la même vitesse. Les points d'accès de générations précédentes doivent partager leur bande passante entre utilisateurs qui se connectent simultanément. Le WiFi 6 prendra également en charge des quantités plus importantes de dispositifs IoT de faible puissance en utilisant moins de points d'accès. « La nature déterministe et fiable du WiFi 6 combiné à sa vitesse signifie qu'il devrait être utilisable pour des applications de sauvegarde de la vie humaine, comme les dispositifs de chirurgie à distance », a déclaré récemment Anand Oswal, vice-président senior de l'ingénierie de Cisco Enterprise Networking Business.
Explosion de la 5G
Même si la mobilité et le WiFi sont les deux tendances les plus importantes de l'étude de Cisco, les évolutions liées à la 5G tiennent une part significative dans le rapport. « Pour estimer la valeur totale et les capacités transformationnelles de la 5G, on ne peut pas se limiter à comparer les améliorations de performance par rapport à la 4G (bande passante plus élevée, couverture plus large et latence plus faible) », a écrit Thomas Barnett, directeur du fournisseur de services de Cisco, dans un blog où il commente le rapport. « La 5G va également permettre d'améliorer l'efficacité énergétique, d'optimiser les coûts, de s'adapter à la densité massive des connexions IoT et d'allouer dynamiquement les ressources en fonction du contenu, de l'utilisateur et de la localisation ».
« La 5G pourra prendre en charge simultanément les applications IoT bas de gamme, comme les capteurs et les compteurs, et les applications IoT haut de gamme, comme les voitures autonomes », a encore écrit Thomas Barnett. Toujours selon l'étude, la croissance de la 5G sera tirée par les applications IoT - capteurs et compteurs dans le bas de gamme et voitures autonomes dans le haut de gamme. La connaissance du contenu, de l'utilisateur et de la localisation déterminera la façon dont les ressources 5G seront allouées. « Cette technologie devrait permettre de résoudre les problèmes d'octroi de licences de fréquences et de gestion du spectre. Les déploiements commerciaux à grande échelle ne sont pas attendus avant les années 2022 », a aussi précisé Cisco.
Autres chiffres de Cisco sur la 5G
D'ici 2022, les connexions 5G représenteront plus de 3 % du total des connexions mobiles et près de 12 % du trafic mondial de données mobiles ; d'ici 2022, une connexion 5G moyenne (22 Go/mois) générera près de trois fois plus de trafic qu'une connexion 4G moyenne (8 Go/mois) ; d'ici 2022, les connexions 4G représenteront 54,3 % du total des connexions mobiles, contre 34,7 % en 2017. Les connexions mobiles 4G mondiales passeront de 3 milliards en 2017 à 6,7 milliards d'ici 2022, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 18 %. Les premières connexions 5G seront opérationnelles en 2019 et augmenteront de plusieurs milliers de pour cent, passant de moins d'un demi-million en 2019 à plus de 400 millions en 2022.
Explosion du trafic IP
Dans son dernier index VNI, Cisco prévoit une augmentation massive du trafic IP, puisque celui-ci devrait passer à 4,8 zettaoctets par an d'ici 2022, soit plus de trois fois le niveau de 2017 - en grande partie du fait de l'augmentation du trafic IoT et vidéo. L'entreprise indique également qu'il y aura 4,8 milliards d'internautes d'ici 2022, contre 3,4 milliards en 2017. L'index VNI prévoit aussi une explosion du trafic machine-to-machine (M2M) et IoT. Par exemple, le trafic IP généré par les communications machine-to-machine (M2M) représentera 3,1 % du trafic IP total en 2017, contre 6,4 % en 2022. D'ici 2022, les connexions M2M représenteront 51 % de l'ensemble des communications des périphériques et des connexions Internet.