RIM supprime 5000 emplois et retarde son nouveau système d'exploitation
Dans la tourmente depuis plusieurs trimestres, RIM n'est toujours pas sorti d'affaire et doit reporter une nouvelle fois le lancement de son prometteur système d'exploitation BlackBerry 10. Le canadien annonce également la suppression d'un tiers des postes sur les 16 500 que compte la firme
Bousculé par la concurrence d'acteurs tels que Google et Apple, RIM se prépare à une série de changements radicaux. Ils vont amener le fabricant canadien à retarder la livraison d'une mise à jour majeure de son système d'exploitation mobile, BlackBerry 10 qui repose sur QNX, à réduire ses ventes de smartphones et à licencier près d'un tiers de ses salariés.
BlackBerry 10, la prochaine mise à jour majeure de l'OS était attendue avant la fin de l'année. Finalement, elle ne sera pas disponible avant le premier trimestre 2013 pour cause de retard pris dans son développement.
Cette annonce a été faite alors que RIM divulguait des revenus en forte baisse et des pertes réalisés lors de son dernier trimestre fiscal (de mars à mai 2012).
Son chiffre d'affaires trimestriel s'est établi à 2,8 Md$ alors qu'il était encore de 4,9 Md$ un an plus tôt. Quant à ses pertes, elles ont atteint 518 M$ contre 695 M$ de bénéficie à la même période l'an passé.
Photo : Thorsten Heins, le président et CEO de RIM (D.R)
30% des effectifs mondiaux supprimés
Lors de la publication de ces résultats, RIM a également dévoilé son intention de supprimer 5 000 postes dans la cadre d'un plan de restructuration. Ces licenciements vont toucher près de 30% des 16 500 salariés du fabricant et intervenir dans les six prochains mois.
« Il est nécessaire de changer d'échelle et de recentrer la société vers des secteurs où elle aura plus d'opportunités », a indiqué Thorsten Heins, le président et CEO de RIM lors d'une conférence réunissant des analystes.
Une partie de ce recentrage va amener la société à réduire le nombre de téléphones qu'elle propose à ses clients. Une façon pour elle de réduire ses dépenses en termes de R&D, de marketing et celles liées à l'activité de ses forces commerciales.
Pour tenter de retrouver le chemin de la croissance, RIM va également chercher à proposer des licences de son système d'exploitation à d'autres fabricants de téléphones mobiles.
L'approche est similaire à celle de Google et de Microsoft qui, à l'inverse d'Apple, proposent leur OS en OEM avec pour effet de multiplier leurs ventes. Les résultats financier que vient d'annoncer RIM n'ont rien d'une surprise.
En mai dernier, le fabricant canadien avait déjà laissé entendre qu'il publierait des pertes opérationnelles et des revenus en baisse. A l'époque toutefois, personne ne connaissait encore l'ampleur de ces mauvais résultats.
Windows Phone 8 et l'iPhone 5 seront finalement prêts avant BlackBerry 10
RIM subit de plein fouet l'âpre concurrence règne sur le marché des smartphones. Le fabricant est pris entre les feux d'Apple, de Google et de Microsoft qui courtisent le grand public et les entreprises avec de nouvelles versions de leurs systèmes d'exploitation pour smartphones.
Il en a résulté une baisse importante des ventes de nouveaux terminaux de RIM qui ont chuté de près de moitié à près de 7,8 millions d'unités entre mars et mai derniers.
Avec le retard annoncé de la mise à jour de son systèmes d'exploitation, RIM va devoir convaincre ses clients de reporter leur achat d'un nouveau smartphone en patientant avec leur terminal actuel.
Problème, le report annoncé par RIM va remettre la sortie de la version 10 de son OS à après celles de Windows phone 8 et de l'iPhone 5. Toutefois, ce retard préférable aux dommages que causeraient le lancement calamiteux d'un OS immature.
Et certaines compagnies en embuscade - Amazon ou Facebook par exemple - pourraient profiter de l'occasion pour faire main basse sur la compagnie et lancer leurs propres terminaux mobiles.